Présidentielle 2010 / Ben Soumahoro tire les leçons du 31 octobre : ‘’Bédié n’est pas mauvais, mais il fait de mauvais choix…’’

Photo : DR
LES BAOULÉ ONT-ILS eu tort de voter en bloc pour le candidat du PDCI / RDA ? Ce vote est-il un vote tribal ? Des exégètes internationaux aux béotiens ivoiriens, cet acte collectif était un acte ethno- centrique dénué de toute considération pour le reste de la nation etpour la notion du ‘’vivre en- semble’’. Ce qu’on n’a pas remarqué à cause de la passion qui aveugle tous les acteurs de cette situation, c’est que le vote Baou- lé n’obéissait à aucun mot d’ordre précis d’aucun responsable du PDCI / RDA ; à supposé même que tous les Baoulé, sans exception soient membres de ce parti plus que cinquantenaire. Personne n’a vu de caravane sillonner le ‘’V Baoulé’’ et réclamant une quel- conque vengeance contre qui que ce soit. Les Baoulé, à cause de leur éducation et de leur culture savent mieux que personne que la vengeance est le lâche plaisir d’un esprit étroit. Les Baoulé constituent le peuple le plus ouvert de ce pays. Chacun le reconnait en silence, mais cela ne veut nullement signifier qu’ils n’ont pas de mémoire. Il est vrai que le souvenir modifie souvent la perception qu’on a de la réalité mais cela ne pourrait suffire à rendre un peuple amnésique. Quelle permission avons-nous alors d’associer le vote Baoulé, l’acte Baoulé à une basse vengeance et cette vengeance serait exercée contre qui? Quand on ramène l’affaire au plan politique et qu’on fait de tous les Baoulés sans discerne- ment et automatiquement des affidés du PDCI / RDA, on doit reconnaitre qu’un parti politique est un instrument d’information, de mesure et de décision. Mais, il est évident que ce même parti po- litique comme tous les autres ne produit que les informations, les mesures et les décisions pour les- quelles il a été conçu. Là encore il est difficile de jeter la pierre au peuple Baoulé pour avoir obéi à cette règle. Qui oserait traiter de tribal le vote de l’UMP qui a ame- né Sarkozy au pouvoir en France, sans se ridiculiser ? Poussons le raisonnement un peu plus loin avec ce savant égyptien du nom de Norbert ELIAS qui a écrit dans son ouvrage culte ‘‘La dynamique de l’occident’’ cette réflexion lumi- neuse et profonde : « L’autocrate, qu’il soit un indivi- du ou un groupe assoit toujours sa puissance sur la tension entre groupes d’importances variables qui se tiennent réciproquement en échec comme adversaires ou par- tenaires indépendants ». Autrement dit : « je te tiens, tu me tiens par la barbichette ». D’où vient alors que l’acte baoulé est une décision condamnable ? Je ne suis pas baoulé. Ce n’est donc pas un plaidoyer pro domo. Je donne mon humble avis sur ce qui me parait être une injustice : « la liberté que les hommes politiques prennent à tirer des leçons hâtives et négatives de ce qu’il est convenu d’appeler « le vote tribal Baou- lé ». Pour ma part ce que l’on condamne si légèrement dans les états-majors de certains partis po- litiques relèvent en réalité d’un acte patriotique en ce sens qu’être patriote, c’est savoir où et quand placer l’acte moral d’un choix. Il est vrai que le peuple à parfois la mé- moire courte. Qui ne se souvient en effet du coup d’Etat qui a renversé le pouvoir d’Henri Konan Bé-
dié en 1999 ? Les Baoulé ont été choqués mais ils n’ont rien dit. Quelle humiliante blessure que celle d’une colère sans armes. Les putschistes, eux étaient, lourdement armés et manipulés par Alassane Ouattara qui n’avait fait aucun mystère de son magistère sur la félonie qu’il avait tranquillement annoncée trois mois auparavant. Voilà ce qui justifie l’attitude des Baoulé. Et depuis lors, l’ordre n’a jamais été rétabli dans ce pays et leur communauté n’a jamais plus retrouvé le pouvoir. Ensuite le chef Baoulé qui s’est cru plus malin que le délinquant qui l’a fait « tomber» a osé contracter un mariage morganatique et inexplicable avec Alassane Ouattara. Là encore, les Baoulé se sont faits ‘‘doubler’’ par le petit Mossi qui n’a aucun sens moral et qui se réjouit maintenant d’avoir réussi à se glisser enfin dans la cour des grands. Pour cela, il n’a pas eu besoin du vote tribal Baoulé. Il lui a suffi d’organiser à l’insu de Bédié un enrôlement à lui totalement favorable en gonflant les chiffres des populations des villes principales du Nord à l’abri de tous les regards indiscrets de l’autre côté de la zone de confiance et avec la protection des dozos et autres re- belles rebaptisés Forces nouvelles. Il en a été de même pour les opé- rations du 31 Octobre. Voilà pour- quoi certaines voix non autorisées s’égosillaient à réclamer le désarmement avant les élections. Bédié qui a donné sa confiance sans contrôle aucun à son associé arriviste du moment n’a plus que ses yeux pour pleurer. Les Baoulé aussi. Mais les Baoulé savent de science certaine que « quand on se couche avec des chiens, on se réveille avec des puces ». Dans le grand malheur que notre pays a subi les 18 et 19 Septembre 2002, le prix payé par les Baoulé a été terrible et douloureux à supporter parce que ce peuple pacifique et généreux avait accordé son hos- pitalité à tous les Mossi de la terre. La rébellion s’est installée sur leur tête, sur leur terre et sur leurs biens. Elle a massacré des centaines sinon des milliers de leurs parents quand ils n’ont pas été poussés à l’exil dans leur propre pays. Cette même rébellion leur a attribué le joli vocable de « dépla- cés de guerre » synonyme de ga- lère, de misère et d’abandon. Certains Baoulé ont marché pieds nus de Bouaké au littoral, de MBahiakro à San Pedro, de Sakas- sou à Tiassalé quand ils ont réus- si à échapper à la mort. Beaucoup d’entre eux on été jetés dans des fosses communes quand des chefs de guerre inconnus alors, fai- saient assassiner une centaine de gendarmes et leurs familles à Bouaké! Jusqu’à ce jour, toutes les villas et cours communes sont frauduleusement occupées par des rebelles-Forces Nouvelles. Voi- ci une autre raison qui les a pous- sés au vote unique et global. Il faut éviter de se tromper sur la signification de ce vote : en réali- té, le bénéficiaire n’est pas forcé- ment Henri Konan Bédié. N’importe qui aurait été à sa place que leur vote aurait été le même. Et pour cause : les Baoulé ne se sont pas vengés. Ce n’est ni dans leur tempérament, ni dans leur cultu- re. Les Baoulé ont tout simple- ment voulu par cet ultime geste, honorer la mémoire de leur grand chef Félix Houphouët Boigny, fondateur du PDCI / RDA auquel ils voulaient aussi payer leur tribut. Henri Konan Bédié s’est trouvé là. C’est tout. J’ai eu l’avantage de parler à un inconditionnel de Bédié récemment. Cet homme que je n’ai pas le droit de citer aime beaucoup Henri Konan Bédié. Il en existe. Voici ce qu’il m’a dit : « le Président Bédié n’est pas mauvais. C’est quelqu’un de bien. Il a seu- lement fait de mauvais choix tou- tesavie».
Maintenant que nous sommes au milieu du guet que vont faire les Baoulé ? Ils savent qu’ils détien- nent la clé de cette élection. Dans une grande mesure ils peuvent faire basculer le vote. Ils n’ont plus de candidat en course puisque Bédié s’est laissé tromper par Alassane Ouattara qui s’est appuyé sur ces épaules pour se faire la courte échelle. Ils savent aussi que l’indifférence n’est pas une abstention, c’est un acte. Ils sont debout sur leurs freins. Ils sont dans le difficile rôle d’arbitre. Mais, ils doivent savoir que la dif- ficulté confère de la valeur à toutes choses. Mais ce Match n’est pas une rencontre ordinaire. Les Eléphants jouent une finale contre une équipe étrangère qui ne respecte aucune règle et qui ambitionne de vendre la coupe en or au premier Livingstone ou Sa- vorgnan de Brazza de passage. La Côte d’Ivoire vaut mieux que cela. Chers frères et sœurs Baoulé, j’ai apprécié la dignité de votre vote, de votre choix primordial. Je ne vous apprends rien en vous disant ici et maintenant que le monde appartient à celui qui le rend meilleur. Je puis vous dire parce que je le connais parfaitement qu’Alassane Ouattara n’est pas ce- lui là. Je me refuse à croire que la communauté Baoulé qui a mon- tré tant d’autorité, de volonté et de dignité à choisir son fils Bédié puisse brader l’héritage national de son prestigieux ancêtre à deux dangereux touristes-aventuriers parfaitement étrangers aux efforts fournis par le génie créateur de Félix Houphouët Boigny dont le nationalisme n’a jamais été pris à défaut durant sa longue carrière.

Mamadou Ben Soumahoro Député indépendant à l’Assemblée nationale

Les coulisses de la Présidentielle 2010 – Les coulisses de la Présidentielle 2010

CHARLES DIBY EN MISSION DE BONS OFFICES
Natif de Bouaflé, l’argentier ivoirien toutes affaires ces- santes, et de façon spontanée, s’est rendu en milieu de semaine dans la région pour apaiser les populations et fa- voriser la cohabitation, entre les populations suite aux ru- meurs et tentatives d’affrontement et de représailles in- terethniques. La mission de bons offices a porté ses fruits. Bravo à M le ministre, discret artisan de la paix tant au niveau local, régional, qu’au niveau national

PAS DE CHANCE POUR LES PÈLERINS MUSULMANS
Si le 2ème tour de l’élection présidentielle reste mainte- nu au 21 Novembre prochain, les pèlerins musulmans n’au- ront pas droit au deuxième tour, après avoir raté le premier. Les premiers retours de la Mecque, sont prévus à partir du 24 Novembre prochain, tandis que la Tabaski aura lieu, avant le 20 Novembre, en pleine campagne électorale.

LES PARTISANS DU CANDIDAT OUATTARA EN LARMES
10 ans après jour pour jour, Paul Yao N’Dré est venu annoncer la candidature du candidat Ouattara Alassane pour le second tour. Cela a fait couler des larmes à des militants du RDR qui se sont souvenus, qu’il ya dix ans, M Tia Koné rejetait la candidature de leur mentor pour nationalité douteuse.

LES DESSOUS DE LA SORTIE CONTRE WADE, SELON L’OPPOSITION
D’aucuns ont trouvé la charge trop forte, et lourds les mots employés. L’opposition soupçon un coup de force en pré- paration. « Quand on emploie des mots comme conspi- ration, et mise hors d’état de nuire, ce n’est pas à Wade qu’on s’adresse, mais plutôt au RDR ,pour encore action- ner la machine d’Etat contre un candidat, en invoquant un coup d’Etat pour rester au pouvoir », explique sous cou-
vert d’anonymat un cadre du RHDP.

C’EST MAINTENANT QU’IL FAUT SUSPENDRE LES SMS ET CONTRÔLER INTERNET
De plus en plus de voix se font entendre en coulisses et sur le net, pour se demander si ce n’est pas maintenant qu’il faut envisager de suspendre les SMS et de contrô- ler tout ce qui se passe sur le net, afin d’éviter les ravages que les messages pourraient créer sur la cohésion socia- le, pendant et après le second tour. Il est vrai qu’au plus fort de la crise née en Septembre 2002, la rumeur, la sus- picion ont fait des dégâts (l’eau empoisonnée, la viande des musulmans à ne pas accepter pendant la tabaski, etc….), mais cette fois, il semble que c’est le last, et que l’on n’a encore rien vu. Des dirigeants prévenus en valent plusieurs… A bon entendeur !

Mon, 08 Nov 2010 04:34:00 +0100

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