Un an après la crise post-électorale / Ouattara : « Il n`y a pas de risques de déstabilisation » / « Gbagbo est responsable de son propre transfèrement » / Mangou et Kassaraté nommés ambassadeurs

Le président de la République, Alassane Ouattara a tranché : « il n’y a pas de risques de déstabilisation de la Côte d’Ivoire ». Hier vendredi 30 mars, au cours d’une interview qu’il a accordée à la télévision nationale, il a été on ne peut plus rassurant. « Considérez que la Côte d’Ivoire est stable. Il n’y aura pas déstabilisation. Ils peuvent rêver debout. Certains peuvent se faire des illusions. Comme le disait le président Houphouët, on ne va pas empêcher quelqu’un de rêver », a-t-il déclaré. En ce qui concerne les questions de sécurité, le président Ouattara pense qu’il y a beaucoup d’amélioration. En témoignent, selon lui, les unités spéciales qu’il a mises en place pour lutter contre le grand banditisme et les faux éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) « qui sèment la désolation sur leur passage ». D’ailleurs, a-t-il soutenu, d’une dizaine de rapports qu’il recevait de la Gendarmerie et de la Police nationale tous les matins concernant les attaques à main armée, il dit ne plus rien recevoir. Ce qui justifie, à ses yeux, une nette amélioration de la situation sécuritaire. Le chef de l’État a, par ailleurs, indiqué avoir parlé avec les officiers supérieurs et généraux de l’armée, qui ont soutenu l’ancien président Laurent Gbagbo pendant la crise post-électorale. Ceux-ci, à l’en croire, lui ont dit des choses qu’il préfère garder pour lui. « Après la crise, le 11 avril, je les (certains gradés) ai reçus individuellement. Et j’ai parlé avec eux, ils m’ont dit des choses que je garde pour moi. J’ai été ému, parce que pour beaucoup, il y avait beaucoup de contraintes, beaucoup de menaces. Ce sont des hommes. Quand (…) on menace vos femmes, vos enfants, vos filles, (…) à un moment donné, vous craquez », a-t-il révélé. Avant d’annoncer des décisions qu’il a prises en faveur des généraux des Corps d’Armée que sont Philippe Mangou et Kassaraté Tiapé Édouard. Ces deux généraux ont été nommés par le président Ouattara, pour le premier, ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Gabon et le second, ambassadeur au Sénégal. Le numéro un ivoirien dit en avoir parlé avec le présidents gabonais, Ali Bongo et l’ancien président sénégalais, Me Abdoulaye Wade. « Je viens de proposer au président du Gabon, Ali Bongo d’accréditer le Gal Mangou comme ambassadeur au Gabon ; j’ai proposé au président Wade que le Gal Kassaraté soit nommé ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Sénégal. Il a accepté. Il voyage avec moi au Sénégal ce week-end pour aller à l’investiture du nouveau président Macky Sall », a-t-il révélé en substance. Selon le locataire de la Présidence du Plateau, l’impunité, sous son règne, ne sera qu’un vieux souvenir. C’est ce qui justifie, a-t-il expliqué, la mise sur pied de la Commission nationale d’enquête.

Zéro impunité sous son règne

Dont les résultats des investigations seront appliqués à tous ceux qui seront épinglés, y compris ceux considérés comme proches de lui. Revenant sur le cas de l’ancien président, Alassane Ouattara a estimé que c’est de la faute de Laurent Gbagbo s’il a été transféré à la Cour pénale internationale (CPI). Parce que, a-t-il expliqué, il a avait déjà été mis en garde sur les risques qu’il court s’il persistait dans sa volonté de se maintenir au pouvoir en dépit du résultat des urnes. « L’ancien président a juré sur la Constitution qu’il protégerait les Ivoiriens. Il ne l’a pas fait », a-t-il retorqué, ajoutant que le transfèrement de l’ancien président relève, de ce fait, de son propre fait. Quant aux autres proches de Gbagbo contre lesquels des mandats d’arrêt sont lancés, Ouattara a souhaité les faire juger en Côte d’Ivoire. Il a cité le cas de Blé Goudé Charles et de Simone Gbagbo qu’il veut voir comparaitre devant un tribunal ivoirien, sauf « s’ils veulent aller à la CPI ». « Je veux que les Ivoiriens soient jugés ici. Je veux protéger les Ivoiriens, même ceux qui ne le « méritent » pas », a-t-il fait savoir. Le président de la République souhaite donc que les Ivoiriens soient traités équitablement devant la justice, pour la consolidation de la réconciliation. D’ailleurs, pour lui, sa visite à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, une région qui a souffert de la crise, vise à rassurer les populations. Là-bas, il compte sensibiliser les populations sur la volonté des Ivoiriens d’aller à la paix pour bâtir une nation prospère. Si l’Ouest a bénéficié de plus d’investissements que toutes les régions de la Côte d’Ivoire depuis qu’il est investi président, Alassane Ouattara pense que c’est pour l’aider à surmonter la crise et à favoriser la réconciliation et le retour des réfugiés. Il a même indiqué que le chiffre des réfugiés ivoiriens au Liberia est passé de plus 200.000 à moins de 90.000 aujourd’hui. Tout cela prouve, à ses yeux, que beaucoup est en train d’être fait pour la normalisation de la Côte d’Ivoire. Pour finir, il a demandé aux Ivoiriens de lui faire confiance parce qu’il tiendra les promesses qu’il leur a faites pendant la campagne électorale.

Y.DOUMBIA in L’Inter

Sat, 31 Mar 2012 03:03:00 +0200

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