Côte d’Ivoire – La réalité rattrape toujours

Le 3 mai 2023, le conseil des ministres présidé par Alassane Ouattara a évoqué un grave déséquilibre financier dans le secteur de l’énergie et de l’électricité. « En termes de trésorerie, le secteur de l’électricité a enregistré un déficit de 33,32 milliards de FCFA à fin décembre 2022 contre 57,099 milliards de FCFA en 2021 », pouvait-on lire dans le communiqué du gouvernement du régime Ouattara qui essayait ainsi de faire croire que malgré ses efforts, il est obligé d’augmenter les tarifs de l’électricité à partir du 1er juillet 2023. On va faire un petit retour en arrière car les mêmes causes provoquent les mêmes effets
En 2012, sur recommandation de deux missions du FMI à Abidjan, le régime Ouattara avait dû procéder à une hausse des tarifs de l’électricité , expliquant aux Ivoiriens que cette mesure devait permettre d’atteindre un équilibre financier. Il s’agissait alors, selon le nouveau chef de l’État, de « collecter des ressources additionnelles de 180 milliards de Fcfa, permettant ainsi d’atteindre l’équilibre financier du secteur fin 2013 ». Non seulement il n’en fut rien car l’équilibre promis n’a pas été au rendez-vous en 2013, mais la situation était même devenue plus difficile en 2015 pour le régime qui déclara qu’une nouvelle augmentation du coût de l’électricité s’imposait “pour financer le secteur de l’énergie’’. Cette nouvelle augmentation ne passait pas et avait suscité une désapprobation générale, particulièrement chez ses propres partisans qui demandèrent le retrait de cette mesure.
Ouattara, comme d’habitude, avait alors fait semblant de reculer en faisant croire que cette mesure ne concernerait que les gros consommateurs
Mais en 2016, contrairement à ce qui avait été dit, les Ivoiriens ont bel et bien senti les augmentations. Et Il y eut à Bouaké, Yamoussoukro et Daloa, une révolte des propres partisans du régime qui se défaussera sur la compagnie d’électricité en faisant croire qu’il n’aurait pas autorisé les augmentations qui ont provoqué ces manifestations.
C’est aujourd’hui le même scénario qui se met en place.
Hier, ils ont aimé hier les lumières au Plateau. Ils ont aimé les réalisations de prestige, ils ont aimé le pain, la sardine, et les sachets d’eau qui vont avec, mais ce sont eux qui sont descendus dans les rues pour protester contre l’augmentation du coût de la vie qui a pourtant un lien direct avec les crédits que prend le régime qu’ils soutiennent ces réalisations de prestige.
Aujourd’hui, Ils aiment les ponts , ils aiment les autoroutes à péages parce qu’ils aiment Ouattara, parce qu’ils aiment Papa Ado, le Prado, ADO La Solution, ADO Pissanci amagni mais, comme je le dis plus haut, la réalité rattrape toujours.
Pour le moment donc, on va collectionner les photos qu’ils prennent sur un pont construit avec plusieurs milliards et dont l’utilité fait débat, et on reparlera.
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