La mythologie chrétienne est l’ensemble des mythes associés au christianisme dans une perspective mythographique. Le terme englobe une grande variété de légendes et de récits, en particulier ceux qui proviennent des textes considérés comme sacrés. Des éléments mythographiques apparaissent dans la littérature chrétienne, en particulier l’axis mundi, l’ascension d’une montagne, la thématique du combat, la descente dans le monde souterrain, le dieu mourant et ressuscité, le déluge, la fondation d’une tribu ou d’une ville, les grands héros ou saints du passé, le paradis et le sacrifice de soi. Ces thèmes ont pour fonction d’expliquer l’origine et le fonctionnement du monde, ainsi que la place qu’y occupe l’humanité et le sort qui lui est réservé.
Divers auteurs emploient également ce terme pour désigner d’autres éléments allégoriques de la Bible, par exemple Léviathan, ou des légendes du Moyen Âge, comme « saint Georges et le dragon », les chevaliers de la Table ronde et la quête du Graal.
Le mythe dans le christianisme
Traditions et textes sacrés
En grec ancien, μύθος (muthos), d’où vient le mot « mythe », signifie simplement « histoire, récit ». À partir de l’époque de Jésus de Nazareth, cependant, ce mot avait acquis le sens de « fable, fiction » et les premiers auteurs chrétiens ont évité d’employer ce terme à propos d’épisodes des Écritures canoniques. Les Épîtres pastoralescontiennent des dénonciations des « mythes », ce qui peut indiquer que la mythologie rabbinique ou gnostique était populaire parmi les premiers chrétiens, auxquels étaient destinées ces épîtres, et que les auteurs tentaient de les mettre en garde. Par exemple, la Première épître à Timothée enjoint de prendre ses distances avec les « mythes impies et stupides » (τοὺς δὲ βεβήλους καὶ γραώδεις μύθους παραιτοῦ, tous dé bebēlous kai graōdeis muthous) (1 Tm 4:7).
La cosmologie chrétienne
Pour Rudolf Bultmann, la cosmologie du christianisme est de nature mythique. Il écrit notamment :
« La cosmologie du Nouveau Testament a essentiellement un caractère mythique. Le monde est considéré comme une structure à trois étages, avec la terre au centre, le ciel au-dessus et le monde souterrain en dessous. Le ciel est la demeure de Dieu et des êtres célestes – les anges. Le monde souterrain est l’enfer, le lieu du tourment. La terre elle-même est plus que le théâtre d’événements naturels, quotidiens, de l’expérience commune, banale. C’est le théâtre de l’activité surnaturelle de Dieu et de ses anges d’une part, et de Satan et de ses démons d’autre part. Ces forces surnaturelles interviennent dans le cours de la nature et dans ce que les hommes pensent, veulent et font. Les miracles ne sont certes pas rares. L’homme ne contrôle pas sa propre vie. Les mauvais esprits peuvent prendre possession de lui, et Satan lui inspirer de mauvaises pensées. Á l’inverse, Dieu peut inspirer sa pensée et guider ses desseins. Il peut lui accorder des visions célestes. […] Il peut lui accorder la puissance surnaturelle de son Esprit. L’histoire ne suit pas un cours ininterrompu et sans heurts ; elle est mise en mouvement et contrôlée par les puissances surnaturelles. Cet éon est retenu en esclavage par Satan, le péché et la mort (car ces « puissances » sont précisément ce qu’elles sont), et se hâte vers sa fin. Cette fin viendra très bientôt et prendra la forme d’une catastrophe cosmique. Elle sera inaugurée par les « malheurs » des temps derniers. Alors le Juge viendra du ciel, les morts ressusciteront, le jugement dernier aura lieu et les hommes entreront dans le salut éternel ou la damnation1. »
Mythes issus de la Bible hébraïque
Les mythes de la Bible chrétienne sont en grande partie hérités de la mythologie juive et des récits de la Genèse. Ils reprennent également des récits de textes apocryphes, exclus du canon des différentes Églises.
Au Moyen Âge, l’intégration du christianisme à d’autres cultures conduit à la construction de nouveaux mythes2. Pour le médiéviste Philippe Walter « Une mythologie typiquement médiévale s’est bien construite sur les croyances païennes que le christianisme dut assimiler dans le but de les contrôler »3.
Le péché originel
Article détaillé : Péché originel.
La théologie chrétienne insiste, dans sa lecture de la Genèse, sur la notion de péché originel4, qui est absente du judaïsme. Or il n’existe en fait aucun « péché originel » dans le texte de la Genèse qui relate l’histoire d’Adam et Ève dans le jardin d’Éden5.
Le premier exposé de cette doctrine se trouve chez Augustin d’Hippone au ive siècle6 et s’appuie sur plusieurs passages du Nouveau Testament : les épîtres de Paul aux Romains (5:12-21) et aux Corinthiens (1 Co 15:22), ainsi qu’un passage du Psaume 51.
Le thème du « péché originel » privilégie traditionnellement les sentiments de culpabilité face à Dieu par rapport au sens des textes originaux7.
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