Église catholique : Vers la fin de la misogynie ?

Un synode sur l’avenir de l’Église catholique est actuellement en cours au Vatican, à l’initiative du pape François, dans le but de recueillir les propositions de 365 délégués concernant la gouvernance de l’Église.

Les travaux se dérouleront sur une période d’un mois et se tiendront en deux sessions, en octobre 2023 et 2024. Le 20 juin, un document de travail consacré à la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques a été publié. Ce synode, visant à « faire évoluer » l’Église, prévoit notamment la bénédiction des couples homosexuels, l’accès des hommes mariés à la prêtrise et l’ordination des femmes.

Cependant, cinq cardinaux s’opposent à ces changements proposés pour « moderniser » l’Église, tout en soulignant qu’un synode ne peut pas modifier la doctrine de l’Église, car il n’a qu’un pouvoir consultatif. Mardi 2 octobre, à la veille de la rencontre, le pape François est intervenu vigoureusement en plaidant en faveur de la bénédiction des couples de même sexe. En réponse aux cardinaux qui lui ont fait part de leurs préoccupations à travers une série de questions, lui demandant de se conformer à la position de l’Église concernant les couples homosexuels et l’ordination des femmes à la prêtrise, le chef de l’Église catholique a déclaré : « Nous ne pouvons pas être des juges qui se contentent de nier, rejeter et exclure. » Selon lui, « le mariage est une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la procréation. Seule cette union peut être appelée mariage. Toutefois, nous ne devons pas perdre notre charité pastorale. Les décisions relevant de la prudence pastorale dans certaines circonstances ne devraient pas nécessairement devenir une norme. »

Interrogé en janvier dernier par l’agence Associated Press, le pape François avait soutenu que l’homosexualité n’était pas un crime, mais un péché, et avait condamné le traitement infligé aux personnes LGBT.

De son côté, le site lecourrierdelatlas.com dénonce une frénésie réformatrice du pape François et « distingue sans équivoque une volonté très nette d’en finir avec les principes fondateurs même de la chrétienté. » D’après le journal en ligne, « le pontife semble agir de manière déterminée, à tel point que ses décisions vont à l’encontre des préceptes les plus fondamentaux de l’Église. Il cherche ainsi à faire avancer rapidement la bénédiction des couples homosexuels, l’ordination d’hommes mariés, le diaconat féminin, et même à confier la conduite de la messe à des laïcs ! » En effet, « la gouvernance de l’Église ne serait plus exclusivement entre les mains des prêtres et des évêques masculins. Des laïcs y seraient impliqués, y compris des femmes qui pourraient bénéficier d’un statut diaconal. Enfin, la prêtrise serait confiée à des hommes mariés, sans oublier la question délicate de l’homosexualité », précise le journal. À en croire la publication, il s’agit d’un « vaste programme qui devrait être adopté sans difficulté, car le pape a soigneusement désigné les trois cents évêques et autres experts laïcs qui vont trancher en fonction de leur soutien en faveur de la fameuse réforme lors du prochain synode, prévu en octobre prochain au Vatican. »

C’est sur cette réforme controversée que réfléchissent les participants réunis à Rome depuis ce matin. L’avenir nous dira si ces travaux permettront enfin d’ouvrir la voie à une plus grande reconnaissance et participation des femmes au sein de l’Église catholique, une institution qui a vu le jour dans une société profondément marquée par le patriarcat et qui fait preuve de misogynie.

Axel Illary

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