BURKINA FASO : Une réforme inquiétante du régulateur des médias
Le texte de loi, qui doit être prochainement promulgué et que RSF a pu consulter, prévoit également que l’autorité du CSC s’exerce sur les contenus des publications des blogueurs, des web-activistes – qui militent pour une cause en la défendant via des publications sur les réseaux sociaux –, des influenceurs ou de tout internaute disposant d’au moins 5 000 abonnés, amis ou followers.
“Le vote de cette nouvelle loi accroît le contrôle du pouvoir sur le paysage médiatique du pays et sur les réseaux sociaux. Tout est désormais en place pour que l’exécutif puisse sanctionner les journalistes, médias, mais aussi les influenceurs selon son bon vouloir. Avec cette nouvelle loi, le risque d’instrumentalisation de l’organe de régulation n’a jamais été aussi important. RSF appelle le chef de l’État à ne pas promulguer ce texte en l’état et à le modifier afin de garantir l’indépendance du CSC, avant de le renvoyer à l’Assemblée.”
Sadibou Marong
Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF
Longtemps pilier de la liberté de la presse au Burkina Faso, l’autorité du CSC a déjà été bafouée en août dernier. Le gouvernement burkinabè a suspendu la diffusion des programmes de Radio Omega jusqu’à nouvel ordre. Une décision illégale et arbitraire, prise sans l’aval du Conseil supérieur de la communication. La station n’avait pu reprendre ses programmes qu’un mois plus tard.
Le Burkina Faso occupe la 58e place du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023.