La Côte d’Ivoire de Alassane Ouattara, pays de cocagne où casser et raser des quartiers rapporte des milliards !

Ivoiriennes, Ivoiriens, chers Amis !
Permettons nous une petite pause en cette période tumultueuse où le Ministre Gouverneur lui même qui a envoyé ses engins lourds casser sans retenue ni état d’âme des constructions supposées être à risques se voit mis en vedette par fraternité matin, le quotidien gouvernemental, qui le 1er mars 2024 lui consacre sa une pour déclarer sa satisfaction totale puisque << le gros œuvre est terminé >>. Et cet initié du cercle très fermé des volontés du Président Ouattara ne peut se retenir de dévoiler la maquette du futur Abidjan, de 2025 et après, qui seul intéresse le Chef de l’Etat et même l’obsède. Les familles en désarroi mangent à satiété grâce aux dons réguliers de vivres et non vivres assurés par les conseils municipaux et continueront de passer des nuits de rêve sous le couvert du ciel étoilé.

Nous avons fait, de jour, puis de nuit, le long parcours de reconnaissance de ce vaste et interminable champ de bataille et de ruines, et par rapport à ce qui est connu du plan directeur du grand Abidjan, la conviction s’ancre en nous que le Ministre Gouverneur, non seulement ne marquera pas de vraie pause dans son œuvre de démolition et destruction, mais la mènera jusqu’à un terme que même les grands initiés de la secte présidentielle ne peuvent encore totalement pressentir.

Il faut, en effet, opérer un arrêt sur image et replonger loin en arrière, dans les années 1970, lorsque le Président Houphouet Boigny révéla la grande vision architecturale et urbanistique qu’il avait conçue du grand Abidjan, la grande métropole économique de Côte d’Ivoire, qui devait passer le relais au Yamoussoukro nouveau de l’administration et de la politique, à l’instar de Washington aux Etats Unis.
Des cabinets d’architectes internationaux y allèrent de leurs créations et propositions, et une multinationale israélienne de travaux publics associée à la Côte d’Ivoire préparait déjà les chantiers de démarrage.
Les Ivoiriens n’en retinrent que le concept de << voie triomphale >> , une voie élyséenne devant être l’une des plus larges du monde, démarrant du périmètre présidentiel au Plateau pour traverser Adjame jusqu’à son extrême limite, à la rencontre des voies de desserte Nord de la ville d’Abidjan.

Il est difficile, lorsque l’on parcourt le cimetière des destructions, de ne pas faire la liaison avec ce grand projet qui ne devait plus voir le jour ; du fait de la crise économique due à la chute des cours du cacao en 1988, et aux crises socio-politiques à répétition qui en découlèrent ; jetez simplement un regard sur un plan de la ville d’Abidjan. Il porte plus d’informations et d’enseignements que tout ce qui peut vous être écrit en ces lignes. Et porte en signature la détermination de ceux qui aujourd’hui tirent les ficelles et marionetisent jusqu’à un ministre gouverneur.

Pour gagner beaucoup et encore plus d’argent, ils vont faire plus fort et plus grand que le projet initial.
La Cité Administrative du Plateau et la Grande Tour de 85 étages seront renforcées et mises en valeur pour être le plus grand espace de rencontres et échanges d’Afrique puisqu’ils s’étendent sur tout le périmètre de la régie RAN, et jusqu’au banco par la voie lagunaire ; Attecoube étant allégé de ce bidonville de Boribana dont le spectacle interpellait les maîtres Doges d’Abidjan jusqu’à l’indisposition.

Le grand rond point d’Adjame Indenie, le pont à hauban et le quatrième pont qui le prolonge jusqu’à Yopougon, Songon et l’Autoroute du Nord, tout cela semble s’intégrer et donner encore plus d’espace, de souffle et d’allure au projet initial cher au Président Houphouet.
Et pourquoi faudrait il s’étonner de lire au passage, sur des panneaux ou gros engins actifs sur la grande voie périurbaine Y 4, les trois lettres PFO, où l’on reconnaît la griffe et la présence de Fakhoury, l’architecte de Houphouet, déjà concepteur de la tour de 85 étages ?

Le Ministre Gouverneur s’est bien gardé de dire que s’il détruit pour reconstruire et embellir, les espaces aujourd’hui détruits et délabrés seront, demain, toujours après un travail acharné des engins, de grandes aires destinées à l’édification de centres commerciaux et appartements haut de gamme, où le mètre carré et l’hectare se négocieront à l’un des taux les plus élevés en Afrique.

Mais qui sera le vendeur, comme nous supputons que les acheteurs sont déjà là, et sont peut être même prêts à déposer leurs dossiers au ministère de la construction ? Puisque, dans le système du Président Alassane Ouattara, la grande toile est tissée de fils qui se contractent naturellement, et sont peu extensibles, nous voyons trônant à la table ronde l’Impératrice, Première Dame en Côte d’Ivoire ; Elle se trouve être l’une des premières forces privées du pays en matière de foncier et de promotion immobilière, et a forcément noué un lien d’affaires fort avec la famille Fakhoury depuis l’ère Houphouet.

L’État de Côte d’Ivoire est représenté et défendu, investi par le Président, l’un des cadres les plus brillants et créatif du pays, qui doit déjà avoir une idée bien nette du management de ce grand tout, et avoir pris épouse dans la famille du souverain ne peut que renforcer et affermir ses décisions.

L’on trouve aussi, déjà assis à la même table, avec leurs dossiers bien en place, les grands groupes financiers et industriels contrôlés par sa majesté le Roi du Maroc, également connu grand partenaire en affaires de Mme la Présidente.

Oui, tout semble être en place et avoir été étudié et ordonné de longue date. Le grand Ministre Gouverneur le savait déjà lorsqu’il a ordonné les premières démolitions. Et il sait qu’il doit poursuivre les démolitions dans toutes les zones et espaces du plan directeur qui lui a été remis avant même qu’il ne soit nommé à la tête du District d’Abidjan.

Le citoyen Ivoirien de base, lorsqu’on vient de lui présenter rapidement ce scénario, commence à comprendre pourquoi toute la classe politique RDR/RHDP ne vit plus que pour une candidature et son succès à la présidentielle de 2025.

Les enjeux sont trop colossaux, les intérêts sont titanesques. On doit évoluer avec la même équipe dans la même disposition. Autant il est absurde de changer une équipe qui gagne, autant le niveau des intérêts engagés ou déjà acquis dans l’économie ivoirienne condamne à toujours faire et prendre plus.

Les élections 2025 sans Alassane Ouattara vireraient elles déjà au rêve éveillé ?
Ivoiriennes, Ivoiriens, il est temps de vous éveiller aux réalités de votre pays et du pouvoir qui est à sa tête !

Abidjan, le 6 mars 2024
Kobena I ANAKY
Président du MFA

Retrouvez La chronique du Ministre Kobena I. Anaky, tous les mercredis, sur www.ladepechedabidjan.info

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