Blé Goudé traumatise et dérange adversaires et partisans
Charles Kouassi in l’Intelligent d’Abidjan
Blé Goudé aux Ivoiriens : "La plus belle vengeance, c’est le pardon’’
Le chef de file des « jeunes patriotes » adopte désor- mais un ton conciliant, prô- nant l’apaisement. Il veut être le ciment qui unit les deux bouts antagonistes. Lmp et Rhdp. C’est ce qu’il appelle l’approche constructive. Dans ses vœux du nouvel an, Charles Blé Goudé dénonce, certes les travers du régime Ouattara mais propose une alternati- ve : le dialogue inclusif
avec l’opposition
L’ANNÉE 2011 vient de s’ache- ver. Elle fut marquée par le conflit armé né du contentieux électoral de novembre 2010. La guerre a
fait des milliers de victimes et des dizaines de milliers de déplacés. L’année écoulée a été aussi mar- quée par la détention arbitraire de plusieurs dizaines de personnali- tés politiques, civiles et militaires dans le nord du pays et le trans- fèrement du Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale interna- tionale (CPI), à La Haye, aux Pays- Bas.
Notre édifice social a été sérieu- sement ébranlé. L’atmosphère politique a été fortement rythmée par les exactions des Forces répu- blicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui ont fini par convaincre que la situation sécuritaire dans notre pays demeure préoccupante. Une guerre peut durer quelques jours, quelques semaines voire quelques mois, mais ses effets sont ressen- tis pendant plusieurs années. La situation actuelle que vit notre Nation aux plans politique, socio- économique et sécuritaire relève des stigmates consécutifs à la crise postélectorale. Les diffé- rents camps politiques continuent de se regarder non pas en adver- saires, mais en ennemis, et cela enlève à la politique ses lettres de noblesse.
Pendant ce temps, les orphelins de guerre, les veuves, les réfugiés et les milliers d’Ivoiriens qui ont per- du leur emploi demandent à la classe politique jusqu’à quand durera leur calvaire et cette haine. Les cris de douleur de ces pauvres populations qui, chaque jour, paient le lourd tribut de cette cri- se seront-il entendus ?
Voici donc 2012 ! Plus que jamais, la raison commande de créer les conditions du rétablissement de la confiance dans un environne- ment politique apaisé. Et cela re- lève de la responsabilité de tous. En ce qui me concerne, je suis porteur d’une approche construc- tive de la normalisation de la si- tuation en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, je réitère ma proposi- tion d’un dialogue politique inclu- sif entre le pouvoir et l’opposition plurielle (leaders d’opinion, y compris) et les forces militaires d’autre part.
Je reste persuadé que ces consul- tations, qui déboucheraient sur un nouveau consensus national, peu- vent sauver la Côte d’Ivoire, dé- tendre le climat politique et consolider la cohésion nationale. J’ai également foi qu’elles rassu- reront l’opinion et faciliteront le retour des compatriotes, réfugiés dans les pays de la sous-région. Que valent dès lors nos blessures et considérations personnelles ?
L’intérêt supérieur de notre Nation nous oblige à fixer du regard l’horizon. Le passé est derrière nous. Faisons en sorte qu’il ne nous précède pas sur le chemin de l’avenir.
En cette année 2012, j’invite tous ceux qui, parce qu’humiliés, bles-
sés, spoliés, ruminent une ven- geance, à cultiver l’amour là où on leur a servi la haine : car la plus belle vengeance, c’est le pardon.
A Toutes et à Tous, Bonne et Heureuse Année 2012. Fait le 03 janvier 2012
Wed, 04 Jan 2012 18:46:00 +0100
0