“FAUX PAS” – MBILIA BEL

Une chorégraphie éthérée. Bien mesurée. Tout est chronométré à la seconde près. Aucune gestuelle démesurée n’est permise. Sur un espace qui se marie avec l’esthétique de la voix. L’acoustique est bien apprivoisée. Aucun faux pas n’est permis. Mbilia Bel se met alors à psalmodier : Faux pas ! Un titre qui veut tout dire. Pas de fausse note. Un timbre vocal né et resté à l’état pur. Toujours juvénile, porteur des colorations lumineuses. Dont les rayons embellissent l’atmosphère. De ces forêts peuplant l’étendue de cette partie du continent Africain abritant les deux Congo. Refuge des tonalités jumelles sorties des terres fertiles. Mettant en valeur les harmonies de ces parcelles mélodiques. Que l’on ne trouve que là. Là où toutes les saisons font chanter les temps. Tous les temps dans leurs tonalités respectives. Terre des grandes voix. Masculines et féminines qui hantent les esprits pour hurler la beauté de la nature. Au rythme toujours renouvelé des brises matinales. Les voix femelles supplantent les masculines. Là-bas, toutes les voix mâles parodient les femelles. Les grandes voix féminines Africaines qui trainent leur beauté sur nos corps, viennent de là. Ces voix-là ne chantent pas, mais subliment la sculpture musicale. Ce n’est nullement exagéré de le dire. Elles font couler des larmes intérieures en nos corps. Parce qu’elles nous transportent, nous déposent devant une marre de sensations musicales. Faisant frissonner notre âme dans sa plénitude. Avec des gestuelles millimétrées dans leurs reliefs chorégraphiques. Une fois à leur vue, s’apaise la colère en nous. Immense joie que de contempler celle qui nous assaillit par ses déhanchements sans brutalité. Salut à toi, Mbilia Bel ! L’on se demande d’où a-t-elle donc tiré l’esthétique de ses regards nous faisant danser assis ? Un voyage sans ne l’avoir effectué qui nous fait deviner les merveilles de ce pays aux colorations musicales picturales que l’on voit et entend. Une musicalité plurielle qui a su se trouver une façon de communier avec l’autre sans mot dire. Raison de plus tout un peuple se prosterne au pied de la musique. Surtout qu’elle bien exécutée. La phrase musicale de Mbilia Bel se termine toujours par une note tenue qui fait trembler le cœur. En bien. Si les voix des femmes sont efféminées dans leurs cordes naturelles, celle de Mbilia Bel est une note au dessus. Une voix douce teintée de justesse à entendre, restant dans la sphère de la tonalité. La musique qui l’accompagne ne déroge pas à la règle. Elle ne fait pas aussi de faux pas. Elle marche avec préciosité comme elle. Un mariage qui ne brutalise pas l’écoute. Mais plutôt qui se coulisse dans les vestibules de l’ouïe. L’on n’écoute pas Mbilia Bel, mais plutôt l’on savoure la voix de cette dame des heures et des heures durant à perdre le souffle. Sans respirer afin de ne point rater une seule des notes musicales qui circulent sur la tessiture de sa voix. Mbilia Bel donne envie d’écouter la musique sous tous ses aspects. Affectifs, sensitifs nous entrainant dans un univers féerique. En faisant défiler des images sonorisées. Qui nous rappellent les odeurs ocre des terres. Un véritable périple à travers lequel, les esprits sont en extase. Délices et délices. L’on se demande si l’art d’agrément est venu en ce monde pour elle. Elle seule ! Communion de l’être humain et des sons. La musique a ceci d’extraordinaire lorsqu’elle est bien rendue. Chantée surtout avec attrait et sensualité. Par une voix avec toutes ses caractéristiques humanisées, harmonisées musicalement. Résultats de longues années d’apprentissage sous les bienveillantes ailes protectrices du Seigneur. Le Seigneur Rocheraeu. Un Seigneur de vrai pour qui la musique n’avait plus de secret. L’on comprend dès lors pourquoi le Seigneur a trahit les secrets de l’abstinence. En épousant la belle Mbilia Bel. Musicalement s’entend. Enfin que le sang musical coule dans ses veines. Tel père, telle fille. Quand l’époux danse, il tombe dans les bras de l’épouse. Les bras toujours tendus de l’artiste Mbilia Bel en des mouvements caressants, ne cherchent-ils pas dans le vide le Seigneur pour glorifier la musique ? Et les deux plaisaient à voir sur scène. Ceci expliquerait-il cela ? Auditrices et Auditeurs de Fréquence 2, soyez vigilants car les gens cherchent à mettre du sable dans l’attiéké d’autrui par et à travers vos bras. Néanmoins, soyez rassurés que jamais, cela ne sera diffusé sur l’Autre Face de la Mélodie.

Valen Guédé
Valen_guede@yahoo.fr

Wed, 13 Aug 2014 13:51:00 +0200

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