Guinée / Après les affrontements, le Général Sékouba Konaté met en garde les leaders : ‘’Je n’accepterai pas d’assister à une guerre fratricide’’

Et pour joindre l’acte à la parole, les 24 candidats devraient en principe passer la nuit hier dans un camp militaire, afin d’éviter les déclarations de nature à mettre de l’huile sur le feu. Pour lui cette fois, il ne s’agit pas seulement d’élire un candidat, de porter une communauté au pouvoir. ‘’ Non ! Non ! Il s’agit de créer les conditions d’un avenir meilleur pour tous les Guinéens et de réaliser le rêve de liberté et de progrès au peuple de Guinée tout entier… Chers candidats, plus le fossé sera grand entre vous, plus il y aura le risque d’affrontements entre partisans acquis à la cause de chacun d’entre vous… J’invite les électeurs au calme et les candidats à la retenue avant la validation et la proclamation des résultats par voix autorisées… On n’a pas le droit de prendre en otage une nouvelle fois la Guinée et de la condamner à l’éternel recommencement’’, a conclu Sékouba Konaté
Dosso Villard, envoyé spécial
Encadré
Le vote dans le calme
Après 52 ans d’indépendance, 3.801.987 Guinéens répartis dans 8.423 bureaux de votes ont pu accomplir leurs devoirs civiques hier dimanche 27 juin 2010, dans le calme, en dépit des erreurs grossières commises par Sagem Sécurité, l’opérateur technique. A cause des défaillances techniques du matériel d’enrôlement, selon les responsables de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), 468.562 personnes enrôlées par Sagem Securité se sont retrouvées sans cartes d’électeurs, mais avec des récépissés d’enrôlement. Un fait qui a très vite attiré l’attention des 24 candidats en lice qui ont déjoué le plan. Unis comme un seul homme, les candidats ont exigé que la liste des 468.562 personnes omises par Sagem qui les avait rejetées, soit intégrée sur la liste définitive. Au total, se sont 4.270.549 électeurs qui ont pris part à la première élection démocratique de Guinée-Conakry, le dimanche 27 juin 2010
Yopougon / Les raisons d’une mobilisation des Guinéens
L’élection présidentielle guinéenne a eu lieu hier dimanche. Les Guinéens de Yopougon se sont fortement mobilisés pour voter à l’EPP Gare Sud en face de « Gabriel gare ».
«J’ai 28 ans aujourd’hui et c’est la toute première fois de ma vie que je prends part à un vote. Je suis très content de venir accomplir cet acte». Celui qui s’exprime ainsi est Camara Mohamed. Comme ses concitoyens, il s’est rendu dans le seul lieu de vote retenu pour la commune de Yopougon. Le temps d’une journée, les guinéens ont fermé boutiques et kiosques, garé taxis-compteurs ou communaux, abandonné étals et magasins de riz ou d’autres denrées alimentaires pour aller accomplir leur devoir de citoyens guinéens, l’élection du Président de la république de Guinée. La motivation pour Seydou Sanon, originaire de la Guinée forestière est ailleurs : ‘’nous voulons le changement en Guinée. Nous voulons un président qui peut servir les intérêts de la Guinée en donnant de l’électricité, de l’eau à tous’’, a-t-il indiqué. Pour Doré Mamady, c’est un devoir auquel aucun guinéen ne doit se soustraire. Il n’a pas manqué lui aussi de voir la gouvernance changer dans son pays. Un pays qui dit-il, regorge de ressources minières et forestières mais qui malheureusement ne peut avancer pour cause de mauvaise gouvernance. Onomo Zaho Laurent est originaire de N’zérékoré. Il est arrivé à 4 heures du matin sur les lieux et c’est aux environs de 13 heures qu’il a pu déposer son bulletin dans l’urne. ‘’Depuis 50 ans, c’est la première fois qu’il y a des élections véritablement libres chez nous et tout bon guinéen devrait se sentir concerné par ce qui se passe’’ a-t-il ajouté. Pour cette élection c’est au total dix bureaux de vote pour les 27.000 électeurs répartis sur l’ensemble du territoire. Abidjan compte à elle seule 9 bureaux. Selon Camara Bemba, président du bureau de vote de la commune, c’est à 18 h 00 que fermeront les bureaux de vote. Au-delà, il faudra s’en remettre aux instructions des autorités locales de la Ceni. Au moment de notre passage à 15 h 30, une longue file attendait encore au portail de l’établissement. Quelques scènes d’énervement dues à la longue attente étaient remarquables mais n’ont point entaché la détermination des électeurs
Par S.Débailly
Avec le partenariat de L’Intelligent d’Abidjan
Mon, 28 Jun 2010 09:06:00 +0200
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