La France, future puissance pétrolière ? Et si notre pays devenait le roi du pétrole…
Eh bien, ça promet ! Un an à peine après la découverte d’une poche d’hydrocarbures au large de Cayenne par la société britannique Tullow Oil, les Guyanais ne jurent déjà plus que par le pétrole. Certes, ils avouent avoir eu quelques frayeurs lorsque Nicole Bricq, la ministre de l’Environnement du premier gouvernement Ayrault, a annoncé la suspension du permis d’exploration pour des motifs écologiques. «L’arrêt, même temporaire, du projet aurait été une catastrophe pour nous», transpire Jocelyn Ho Tin-Noé, le premier vice-président de la région. Fort heureusement pour lui – et pour le lobby pétrolier – Nicole Bricq a été priée d’abandonner son maroquin pour celui, moins sensible, du Commerce extérieur. Et Shell, qui mène le consortium constitué avec Hardman Petroleum (27,5%) et Total (25%), a pu reprendre ses forages exploratoires. Toute la question est en effet de savoir sur combien de barils est assise la Guyane. Est-on en présence d’un «big cat», comme les professionnels appellent les gisements de plus de 300 millions de barils ? D’un «élephant» (plus de 500 millions) ? Ou d’un gisement bien plus gros encore, capable à lui seul de booster notre économie et nos finances publiques, comme certains l’imaginent déjà ?
Pour le moment, Shell se montre ultradiscret. Il suffit de se rendre dans l’antenne locale de la société, à quelques kilomètres de Cayenne, pour s’en rendre compte. En bas du petit immeuble quasiment neuf, c’est l’anonymat le plus total : aucune plaque n’indique la présence du groupe. Et Bruno Thomé, le responsable, refuse de donner le moindre chiffre. «On ne pourra rien dire avant la fin du forage en cours, prévue pour début octobre», se borne-t-il à répondre. Son sourire en coin laisse toutefois penser qu’il a quand même une petite idée… Quelques estimations circulent d’ailleurs, de-ci de-là. D’après l’Union française des industries pétrolières (Ufip), le premier champ découvert, baptisé Zaedyus, pourrait receler plus de 400 millions de barils exploitables, ce qui permettrait de produire 120 000 barils par jour pendant dix ans. Ce serait déjà énorme : «Cela représenterait dix fois notre production actuelle, et près de 7% de notre consommation», calcule Jean-Louis Schilansky, le président de l’Ufip.
capital.fr
Sun, 21 Oct 2012 17:55:00 +0200
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