La France intervient au Mali après l’échec de la stratégie américaine

«Guerre contre le terrorisme», un label francisé depuis quelques jours? Jusque-là, l’expression était presque exclusivement associée à la posture des Etats-Unis au Sahel, au Moyen-Orient et dans sa périphérie asiatique.

Comme le rappelle le quotidien américain The New York Times, les Etats-Unis ambitionnent depuis plusieurs années d’enrayer le militantisme islamique dans le Sahel, et notamment au Mali.

«Au cours des quatre dernières années, les États-Unis avaient dépensé entre 520 millions et 600 millions de dollars pour lutter contre le militantisme islamiste dans la région. Le programme s’étendait du Maroc au Nigeria, et les autorités américaines considéraient alors l’armée malienne comme un partenaire exemplaire», rappelle le New York Times.

Mais le coup d’Etat militaire survenu en mars 2012 et le délitement de l’armée malienne ont anéanti les efforts américains dans la région. Une situation de crise institutionnelle qui a permis l’avancée des groupes islamistes au nord du pays.

L’administration américaine, surprise, n’a pas pu y faire face.

Le coup d’Etat au Mali, la récente avancée des djihadistes et l’intervention militaire de la France rappellent en creux l’échec de la stratégie américaine au Mali.

«L’aide des Américains s’est avérée inutile», a déclaré un autre officier supérieur malien.

Avant d’ajouter:

«Ils ont fait le mauvais choix».

Quel mauvais choix? Celui d’avoir formé et soutenu ceux-là même qui fomenteront le coup d’Etat militaire le 22 mars 2011. Les officiers américains ont effectivement été gênés de voir leur élève, le capitaine Sanogo, à la tête du putsch militaire contre le président Amadou Toumani Touré.

«J’ai été très déçu qu’un militaire avec qui nous avons eu une relation de formation, ait participé au renversement militaire d’un gouvernement élu», avait déclaré le général Carter F. Ham, chef du Commandement Afrique.

Malgré un statu quo qui profitait indéniablement aux islamistes, l’administration américaine n’a jamais privilégié l’option militaire au Mali. En théorie, la France non plus. Mais vendredi 11 janvier, le président François Hollande déclare officiellement l’envoi de militaires français pour contrer l’avancée des islamistes.

Une guerre qui pourrait devenir un bourbier si les Français et les armées africaines n’arrivent pas à reprendre totalement le contrôle du nord Mali.

Source: The New York Times

Wed, 16 Jan 2013 23:39:00 +0100

0

Laisser un commentaire

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site Web. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
Accepter
Refuser
Privacy Policy