Mort d’Ousmane Sow, le sculpteur de l’esprit et de la matière

On savait le sculpteur malade depuis de longs mois. Il vivait reclus dans sa villa de Dakar qui lui servait d’atelier. Il en travaillait quasiment plus ces derniers temps en raison de sa maladie. Sa dernière création est une sculpture intitulée Le Paysan, de cinq mètres de haut, commandée par la Présidence de la République du Sénégal et l’Agence de la francophonie.

La recherche de la puissance

« Il y a dans mes sculptures une exagération. C’est voulu. C’est la recherche de la puissance et de la traduction de la vie. Ce qui m’intéresse c’est la vie. Que les gens ressentent cette sorte de flux qui passe entre les sculptures et eux. »

En lisant cette citation d’Ousmane Sow, on ne peut s’empêcher de penser qu’il y avait chez lui une lointaine parenté avec Pygmalion, le sculpteur de la mythologie grecque. Celui qui tomba amoureux de son œuvre, Galatée, au point qu’Aphrodite, émue, choisit de lui donner vie.

L’exagération dont parle Ousmane Sow est donc cette vie à laquelle son œuvre est un hommage constant. Les sculptures de celui que l’on a parfois comparé à Auguste Rodin sont imposantes, grandiloquentes, sensuelles. Les hommes, guerriers ou héros, ont la profondeur de leur esprit gravé sur leur corps. Leurs muscles prennent des dimensions improbables. Leurs pensées scarifient la chair de leur visage. La puissance évocatrice de ces sculptures ne vient pas de leurs dimensions, mais de la force de vie qu’elles recèlent en elles. Comme si Ousmane Sow, géant au sourire rayonnant, avait su insuffler un peu de sa propre vitalité dans ses créations.
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Fri, 02 Dec 2016 16:21:00 +0100

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