Nouveau Processus Ddr : Les ex-combattants menacent – « On ne dépose pas les armes si… »

Le gouvernement a lancé depuis quelques semaines, un nouveau processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des ex-combattants. Pour ce faire, le président de la République, Alassane Ouattara, ministre de la Défense et chef suprême des armées, a récemment créé par décret, une nouvelle structure dénommée « Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration » (ADDR). Selon certaines sources, le chef de l’État a coopté Julien Sarassoro, un Ivoirien travaillant dans les organisations internationales, pour diriger cette structure unique qui vient remplacer la dizaine d’organismes étatiques et parapubliques créés pour le même but mais sans résultats palpables. Mettant ainsi fin à la cacophonie qui règne depuis une décennie dans le processus DDR. La phase pilote de cette nouvelle opération de recensement des ex-combattants a démarré hier jeudi 23 août à Bouaké, et se poursuivra jusqu’au 14 septembre dans la capitale de la région du Gbêkê. Pour ce premier jour, au moins 300 personnes se sont rendues au camp militaire du 3ème bataillon d’infanterie de la ville pour se faire (re)enregistrer. Cinq équipes techniques ont été déployées par l’Institut national de la statistique (INS), opérateur technique de cette identification des ex-combattants et des jeunes associés aux conflits. Diarrassouba Ibrahim, président de l’Association des démobilisés de Côte d’Ivoire (ADCI), s’est réjoui de ce nouveau recensement. « Nous sommes satisfaits du démarrage de cette opération. Et nous espérons que cela va nous conduire irrémédiablement vers notre réinsertion pour une stabilité sociale », a-t-il indiqué, avant d’appeler ses compagnons à se faire identifier dans l’ordre et la discipline. Contrairement au président de l’ADCI, certains ex-combattants ont traduit leur impatience et leur mécontentement aux autorités. « Nous sommes découragés des politiciens. Chaque année, c’est le même scénario, on nous recense et après on ne voit rien », s’est plaint un soldat de l’ex-rébellion armée des Forces nouvelles. Et un autre de menacer : « On a encore nos armes. Si on n’a pas une bonne situation, on ne va pas les déposer ». Faut-il le souligner, cette opération consiste pour les ex-combattants à se présenter devant deux agents recenseurs. Le premier à l’aide d’un formulaire, se charge de l’identification et le second, de recueillir des données biométriques de chaque candidat à l’opération. Après cette phase pilote, l’opération va s’étendre dans d’autres localités du pays, a précisé Yao Kouassi Bertin, conseiller technique au ministère de la Défense et coordonnateur de ce projet.

FRANCIS N’GORAN à Bouaké in L’Inter

Fri, 24 Aug 2012 18:21:00 +0200

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