Isis, Horus, Amon… : des dieux égyptiens balayés par le christianisme, devenue religion officielle

Au terme d’un long voyage, qui les a menés en Grèce, les dieux égyptiens sont morts à Rome au VIe siècle, balayés par le christianisme.

En l’an 391, l’édit de Théodose Ier scelle le sort des communautés païennes de l’Empire romain : au nom du christianisme – devenu religion officielle en 380 – leurs cultes sont interdits et leurs temples fermés à la vénération. À Alexandrie, les chrétiens en profitent pour se lancer à l’assaut du Serapeum, grand temple dédié à Isis et Osiris, qu’ils prennent et incendient dans un déchaînement de violence inouï. La destruction de ce temple emblématique marque un tournant dans l’histoire du paganisme en Egypte. “Mais cet épisode à lui seul ne doit pas être considéré comme représentatif de la façon dont le christianisme s’est implanté dans ce pays, indique Jean-Luc Fournet, titulaire de la chaire Culture écrite de l’Antiquité tardive et papyrologie byzantine au Collège de France. En réalité, la nouvelle religion ne s’est pas uniquement imposée à la faveur d’édits impériaux et d’affrontements sanglants, elle a aussi profité d’une situation propice à sa propagation.”

Isis
Horus
Amon

Des temples égyptiens désaffectés

La désaffection des temples égyptiens est en effet plus ancienne : dès le Ier siècle de notre ère, les problèmes économiques avaient incité les empereurs successifs à réduire les sommes allouées à l’entretien de tous les lieux de culte. “Les sanctuaires égyptiens se sont étiolés et ont fini pas être abandonnés, poursuit Jean-Luc Fournet. Or ce sont ces temples qui entretenaient la flamme de l’antique religion et dispensaient l’enseignement de l’écriture hiéroglyphe et du démotique (écriture cursive des anciens Egyptiens, ndlr).” Si on ne sait plus lire les écrits sacrés, comment accéder à l’ancienne culture pharaonique ? De même, certaines fêtes disparaissent, comme les Amesysia, fêtes d’Isis. Ainsi, avant même l’édit de Théodose, une immense majorité de la population égyptienne s’était déjà convertie au christianisme.

Pour autant, le paganisme ne disparaît pas totalement et va survivre sous forme de rites privés ou de croyances populaires. Le temple d’Isis à Philae, au sud de l’Egypte, fonctionne quant à lui jusqu’au VIe siècle : aux termes d’un accord passé entre Dioclétien et les populations limitrophes (Noumades et Blemmies), ces dernières ont le droit de continuer à fréquenter le sanctuaire, qui finira néanmoins par fermer définitivement ses portes vers 535, sous Justinien. A la même époque, une série d’édits rendant le paganisme passible de la peine capitale découragera les derniers récalcitrants.

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