Attaque du camp d’Akouédo : le vert est dans le fruit

            
Surprenant ! C’est le moins qu’on puisse dire quarante huit heures après les attaques des camps militaires d’Abidjan et d’Abengourou par des inconnus armés encore non identifiés. Malgré les déclarations du ministre de l’Intérieur accusant officiellement le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, les suspicions sont plutôt dirigées vers l’entourage du pouvoir. Qui en effet, a attaqué et pourquoi a-t-on attaqué le camp militaire d’Akouédo, celui d’Abengourou et le commissariat du 17è arrondissement de Yopougon ? A ces interrogations, des sources concordantes affirment unanimement qu’il s’agit d’un règlement de compte entre soldats armés constitués en sous groupes ethniques. Les informations mettent à nu une guéguerre entre FRCI pro-Soro et ceux du camp Ouattara. Des hommes, armés de fusils d’assaut kalachnikov notamment, et dont le nombre encore moins l’identité réelle ne sont pas encore connus, ont cassé la poudrière du camp après de nombreux échanges de tirs entre les assaillants et les forces armées de Côte d’Ivoire. Il faut rappeler que ce camp abrite quatre bataillons des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) estimé à plus de 20.000 soldats, mais aussi un détachement béninois de la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (l’Onuci) qui a préféré observer la scène. « C’est une affaire Ivoiro-ivoirienne, » a affirmé une source proche de l’Etat major des Armées. Cette même source ajoute par la suite que les démobilisés FRCI à qui le pouvoir a remis Cinq cent mille francs pour certains et 150 mille pour d’autres, au lieu des cinq millions de francs CFA promis, ont certes empoché l’argent, mais ont décidé de faire la peau au pouvoir Ouattara pour son ingratitude. D’autres par contre qui seraient très proches de Guillame Soro, président de l’Assemblée nationale auraient eux aussi donné de la voix pour dénoncer le traitement que la hiérarchie militaire leur inflige, surtout les hommes de Koné Zakaria. « Ces éléments ne comprennent pas pourquoi leurs autres frères FRCI sous les ordres de Chérif Ousmane et Koné Zakaria, encore dans les bonnes grâces du pouvoir acceptent de les désarmer et de les humilier » rapporte notre source. Les insurgés auraient pris soin, lors des attaques du commissariat du 17è arrondissement de Yopougon, d’épargner la vie des éléments de la police nationale avant de tirer sur leurs frères d’armes issus des FRCI. La thèse d’une guerre de tranchée entre les pro-Soro et pro-Ouattara apparait plus plausible que n’importe quelle autre explication. Sinon comment comprendre que sur le terrain, les hommes de Wattao venus renforcer le verrou sécuritaire se soient vu refouler par les hommes de Zacharia, un indécrotable de Ouattara qui garde encore en mémoire son assassinat manqué par les hommes de Soro à Vavoua et, dont les hommes, à l’occasion des attaques des samedi 05 et dimanche 06 août derniers, occupaient encore le théâtre des opérations. Il y a donc quelque chose de pourri dans la maison Ouattara. Cela est d’autant plus vrai qu’à peine l’évènement survenu, Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale s’empresse d’intervenir avant même les sorties officielles du ministre délégué à la Défense et de celui de l’Intérieur comme pour se blanchir de tout éventuel soupçon dans l’affaire. « Je vais à présent m’endormir un peu. Courage et en avant la démocratie. L’essentiel étant fait sur Akouedo qui a subi une attaque depuis 3h30 du matin. Les troupes alertées ont pu réagir. Elles font actuellement un ratissage. Situation maîtrisée. Les commanditaires ne visent qu’à donner le sentiment que la situation sécuritaire en CI est toujours précaire. » Cette intervention de Soro cache bien de choses. Et le pouvoir devrait regarder dans cette direction qui montre bien que quelque chose ne va pas. D’ailleurs, sur la question Paul koffi koffi, ministre délégué à la Défense a reconnu une complicité interne au sein de l’armée et a pour cette raison, ordonné que soit arrêté des pensionnaires de la caserne pour nécessité d’enquête. Fin juillet, des combats avaient déjà opposé des supplétifs de l’armée aux FRCI dans la commune d’Abobo, l’un des fiefs du chef de l’État à Abidjan où des supplétifs affirment avoir été laissés pour compte. Comme on le voit, le vert est dans le fruit.

Simplice zahui in Aujourd’hui
simplicezahui@yahoo.fr

Wed, 08 Aug 2012 21:20:00 +0200

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