Corruption : L’enquête qui accable le football africain

Photo : DR
Rien ne va plus dans le football. Alors que la FIFA fait face à de graves accusations de corruption, c’est au tour de la CAF, qui dirige le football africain, de se retrouver dans l’œil du cyclone. En cause, une enquête du Guardian qui met en cause les principaux dirigeants du contient.
A commencer par le tout puissant président de la CAF, le Camerounais Issa HAYATOU, Le patron du football continental,
par ailleurs membre du comité exécutif de la FIFA, est l’homme le plus puissant du pays, raconte le Guardian. Deux de ses frères sont ministres et, depuis 50 ans, il n’y a pas eu un seul gouvernement au Cameroun sans un HAYATOU.
Un journaliste qui s’est intéressé à la fortune du patron de la Fecafoot se cache même après avoir été passé à tabac et menacé. La Fecafoot n’est pas non plus à l’abri. En cause, les détournements de fonds au sein de l’instance dirigeante, tel cet officiel qui a assuré avoir perdu un billet d’avion, a réclamé plus de 10 000 € avant de prendre l’avion avec ledit billet et de garder l’argent.
Le gouvernement non plus n’est pas innocent : les 20 M€ prévus pour la construction d’un nouveau stade ont disparu tandis que l’ancien Ministre des Sports, Thierry Augustin EDZOA, a empoché près de 150 000 € destinés à la rénovation des stades du pays.
Argent, sexe et corruption
Même son de cloche au Nigeria. Le nom de Amos ADAMU, sur lequel la FIFA mène une enquête interne, est une nouvelle fois cité. Il lui est reproché d’avoir touché des commissions sur un contrat de sponsoring du championnat national avec Globalcom, une compagnie de téléphonie mobile.
Selon The Guardian, seuls 10% des 7 millions de dollars déboursés par Globalcom ont été reversés aux clubs. Plus grave, ces derniers n’ont reçu aucune rétribution depuis la signature des droits de diffusion audiovisuels, estimés pourtant à 5 millions de dollars.
Plus de 250 000 € ont par ailleurs disparu des caisses de la NFF alors qu’un scandale a entouré le logement des Super Eagles durant la Coupe du monde 2010 : la FIFA versait 400 € par personne et par nuit à la NFF qui dépensait seulement 100 €. Le reste ? Bonne question.
D’ailleurs, avant cette même compétition, Glenn HODDLE avait dénoncé publiquement le deal proposé par les dirigeants de la fédération : officiellement payé 1 M€, le contrat serait annoncé à 1,5 M€, la différence étant partagée entre la NFF et l’entraîneur anglais, qui a refusé cet arrangement.
Pas mieux en Côte d’Ivoire où le journal anglais est revenu sur la bousculade meurtrière au stade Houphouët-Boigny le 29 mars 2009, qui avait fait 20 morts et des dizaines de blessées. L’enquête menée à l’époque avait révélé que 2 000 billets excédentaires avaient été vendus pour ce match.
Si des amendes avaient été prononcées, les responsables fédéraux de cette tragédie ont en revanche échappé aux sanctions.
Dans une autre affaire, on apprend que la Fédération ivoirienne a reçu 1,6 million de dollars par an de la Société ivoirienne de raffinage (SIR) destiné notamment au championnat local.
Seul hic : les clubs n’ont jamais rien reçus et lorsque la SIR a stoppé ses dons en 2007, l’argent avait disparu… D’ailleurs, les dons passent régulièrement par le ministère des sports pour éviter de transiter par les mains de Jacques ANOUMA, le président de la Fédération ivoirienne de football, dont il est également le trésorier.
Une corruption rampante au sein de la FIF est d’ailleurs à l’origine de la colère des clubs qui dénoncent l’utilisation d’argent pour des hôtels de luxe et des prostitués lors des rassemblements de l’équipe nationale.
Pour le moment, la CAF n’a pas encore réagi à ces accusations mais nul doute qu’Issa HAYATOU devrait se faire entendre très rapidement.

Par Nicholas MC ANALLY

Tue, 02 Nov 2010 14:04:00 +0100

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