Côte d’Ivoire – Débâcle des Éléphants à la CAN : Une malédiction ou plutôt une admonestation de très haut au Président Ouattara de voir et reconnaître que le peuple Ivoirien souffre ?

Ivoiriennes, Ivoiriens, à tous nos amis
Je m’étais imaginé pouvoir rédiger ma feuille hebdomadaire hier lundi 22 janvier en ambiance cocoon, ponctuée par les buts que notre équipe nationale de football, instruite, reformatée et remotivée par les encadreurs et autorités après ses deux premières prestations en demi-teinte, ne devait pas manquer d’inscrire sous les ovations de son public.
J’ai donc vu mes ambitions et rêves pour une Côte d’Ivoire, grandement auréolée par cet évènement suivi du monde entier, prendre l’eau et sombrer impitoyablement dans les abysses des illusions mal fondées.
Retenons simplement qu’un score de 4 buts à zéro subi par la Côte d’Ivoire, organisatrice de la meilleure CAN jamais tenue comme nous le proclamons, dépasse le seul plan de la compétition sportive.
Au-delà de l’inacceptable devant ce qui constitue et est vécu de nous tous comme l’humiliation suprême, il ne nous reste comme recours que de frapper aux portes de l’intemporel, en tous cas chercher au-delà du simple matériel ou physique.
C’est un signal venu du plus haut et du plus lointain, transperçant l’humain et le terrestre, du plus profond du spirituel.
Il y a longtemps, sous d’autres cieux, la notabilité en charge des destinées du pays aurait consulté des augures comme les pythies à Delphes, et l’on aurait gravi les pentes du Mont Horeb pour demander à l’Etre qui est Etre de tout dire, pour qu’avec ses tables, sa loi, sa volonté valant loi, se lise clairement et sans ambiguïtés.
Ici, en Côte d’Ivoire, et dans notre sous-région Ouest Africaine, bien que Chrétiens ou Islamisés, nos sanctuaires millénaires existent, et ont leurs prêtres et serviteurs ; ces derniers gardent bon pied, bon œil, et restent actifs au service, même s’ils se sentent quelques fois un peu isolés dans les zones rurales où tous les jeunes se réfèrent plus souvent à internet ou aux réseaux sociaux qu’aux totems.
Ma contribution de modeste citoyen Ivoirien, dans un strict souci d’efficacité et de performance, se limitera à inviter le Président Alassane Ouattara à ne pas chercher bien loin.
Qu’il se contente de se faire projeter les interventions des responsables religieux lors des cérémonies de présentation de vœux, au Palais Présidentiel, il y a quelques jours.
Il ne lui échappera pas, avec le recul, que toutes les allocutions des responsables ou porte-parole, commençaient par dresser un état de la Côte d’Ivoire et de sa gouvernance très positif, élogieux même ;
Le fait qu’il n’y ait plus de violences politiques ou sociales était célébré comme un couronnement de son leadership, car rien ne se construit et ne s’obtient sans la paix.
Mais tous enchaînaient ensuite pour relever que la population, dans sa grande majorité, continue à vivre dans la précarité, et que la pauvreté reste aussi grande que généralisée, et qu’un leader de sa trempe, qui a tant excellé dans le redressement du pays, doit être capable de faire encore et beaucoup plus pour soulager le quotidien des populations, laminées par le coût de la vie et les fortes hausses des prix des produits et services de première nécessité.
Le départ fut donné par l’Ambassadeur du Vatican qui sut, avec la finesse et le langage de cette diplomatie qui est leur domaine de prédilection, attirer l’attention du Président Ouattara sur la nécessité de privilégier les actions et moyens au service d’un mieux vivre des populations. Y parvenir sûrement et dans la progression est le premier des succès de tout Chef d’Etat dans l’ère que nous vivons.
Mais, hélas, le Président Alassane Ouattara ne parvint pas à s’extirper de sa traditionnelle bulle d’autosatisfaction, et débita un exposé triomphant de ses réalisations.
Et ainsi, il occulta totalement cette préoccupation partagée de tous ses hôtes.
N’est-ce pas là, tout simplement, et au vu et ressenti de tous, la lourde chape d’iniquité qui pèse sur la Côte d’Ivoire et lui vaut la malédiction de cette humiliation historique à la face du monde entier?
Et puisqu’il a germé l’excellente initiative d’associer la redécouverte de la région du Poro et de sa culture à cette CAN, pourquoi ne pas aller soumettre cette catastrophe de notre équipe nationale de football aux génies du Mont Korhogo? Leur verdict est historiquement reconnu tranchant et sans appel dans la vérité et la justice.
Et, suivant strictement leur code de déontologie, ils commenceront par la parenthèse des Ivoiriens des Forces de l’Ordre en détention depuis 2010/2011, soit bientôt 14 ans, pour avoir obéi à leur autorité qui, elle, aujourd’hui, vit libre.
Mais, chers compatriotes, cet appel sera-t-il perçu, entendu et compris par la seule personne qu’il interpelle, celui qui est au Palais Présidentiel ?
Que l’année 2024 nous accorde cela !
Fait à Abidjan, le 24 janvier 2024
Ministre Kobena I. ANAKY 
Président du MFA
Retrouvez La chronique du Ministre Kobena I. Anaky, tous les mercredis, sur www.ladepechedabidjan.info
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