Interview / Copa Barry (gardien de buts des Eléphants) explose : ‘’On va déranger le Brésil et le Portugal !’’

Photo : DR
Quel est votre bilan de la saison 2010 à Lokeren en Belgique.
On a eu une première partie de saison très difficile sur le plan collectif. On n’a pas répondu aux attentes des dirigeants parce qu’ils ont souhaité que le club joue le haut du tableau comme les deux années précédentes, ce qui n’a pas été le cas. Ç’a été difficile, on a frôlé la descente en deuxième division. Mais grâce à Dieu, on a assuré le maintien. C’était le plus important du moment qu’on avait raté l’objectif de début de saison. On va essayer de tirer les leçons de cette saison. Personnellement, j’ai connu une saison difficile. Auparavant, j’ai obtenu plusieurs titres notamment ceux de meilleur gardien de Belgique 2009, de meilleur joueur etc. Ma saison n’a pas été faste certes, mais le plus important, c’est de rester concentré sur l’équipe nationale qui prépare la coupe du monde 2010. Après le Mondial, on repartira de plus belle. Les passages à vide font partie de la carrière de tout joueur mais le plus important, c’est de trouver les ressources nécessaires pour rebondir. Je ne sais pas pourquoi les gens cherchent à me détruire. A Lokeren, il est arrivé un moment où le coach a fait tourner l’effectif. Les meilleurs joueurs du club avaient été mis au repos pour permettre à certains de s’exprimer. C’est tout. Sinon, je n’ai pas été mis à l’écart comme l’ont fait croire certaines personnes ici à Abidjan. Ce n’est pas comme ça qu’on fait la promotion de certains joueurs. Je suis tranquille.

N’est-ce pas votre opération au pied cette année qui explique votre baisse de production ?
Sincèrement, ç’a été difficile pour moi parce que je trainais le mal depuis deux ans. J’ai dû le supporter jusqu’à ce que je me décide de me faire opérer avant la coupe d’Afrique des nations en Angola en janvier 2010. Je suis passé sur le billard pour une intervention chirurgicale au pied. J’ai passé trois mois hors des pelouses mais j’avoue que j’ai beaucoup travaillé pour revenir à mon niveau. J’ai fais un sacrifice en me faisant opérer avant la CAN. Car j’ai abandonné mon club pour mon pays en me faisant opérer à un moment où le club comptait sur moi. En Angola, on n’a pas pu gagner le trophée comme le souhaitaient les Ivoiriens mais je crois qu’il y aura une autre génération qui va récolter ce qu’on a semé. On va continuer le travail. Je me suis beaucoup sacrifié cette saison pour l’équipe nationale parce que le groupe avait promis d’envoyer le trophée au bercail. Malheureusement, les choses se sont passées autrement.

On ne va trop épiloguer sur ce qui s’est passé à Cabinda à la faveur de la CAN 2010 mais quelle conclusion avez-vous tiré ?
C’est un naufrage collectif. Ce que tout le monde note, c’est que les Eléphants ont échoué. On voulait donner satisfaction aux Ivoiriens après l’échec à la CAN 2008 au Ghana, mais ça n’a pas été le cas. Les Ivoiriens dans leur ensemble nous ont fait confiance parce qu’ils savent que le groupe regorge de grands joueurs et qu’on pouvait gagner la CAN. Comme je le dis, on a déçu mais il est bon que les Ivoiriens sachent qu’on est en train de semer et que c’est peut-être une autre génération qui viendra gagner le trophée. Parce que nous-mêmes, on n’arrive pas à expliquer ce qui se passe vraiment. On est déçu cependant, il faut savoir se relever.

Vous figurez sur la liste des 30 Eléphants qu’a communiquée le coach Eriksson pour la coupe du monde 2010. Comptez-vous être retenu pour la liste finale ?
Tout joueur professionnel rêve de participer à la coupe du monde pour défendre le drapeau de son pays. J’ai déjà participé à une coupe du monde en tant que joueur évoluant dans un club modeste en 2006 en Allemagne. Je suis satisfait mais j’ai envie d’être en Afrique du Sud pour faire mieux. C’est un objectif qui me tient à cœur. Mais je dis une place de titulaire n’est jamais acquise d’avance. La sélection nationale ne m’appartient pas, ni à ma famille. On m’appelle pour défendre les couleurs de la Côte d’Ivoire et je dois le prouver une fois sur le terrain au cours des entraînements et pendant les matches. Je ne parle pas pour bavarder. Mais je préfère parler avec mes statistiques parce que c’est le plus important. Le seul souci qu’on a aujourd’hui, c’est qu’on n’a pas encore remporté quelque chose, de trophée je veux dire. Il faut continuer à pousser, à travailler et peut-être ça viendra. On est bien entouré par des personnes qui nous font confiance et qui font beaucoup pour nous.

On sait qu’Eriksson a échangé avec vous en compagnie d’autres joueurs à Paris. Qu’est- ce qu’il vous a dit concrètement ?
J’étais heureux d’échanger avec ce grand technicien. Cela prouve que j’ai quand même une place au sein de cette sélection nationale. Ça fait dix ans que je suis en sélection et je peux dire que le fait d’avoir le coach au téléphone et d’échanger avec lui, m’a fait plaisir. A Paris, on a eu à discuter avec certains joueurs et des dirigeants de la FIF mais je ne peux pas vous dire de quoi il a été question. Ce sont des choses qui sont personnelles et qui concernent le groupe. Pour former un groupe, il n’est pas bon que des choses sortent des vestiaires. La force d’un collectif, c’est là que ça commence. On ne dit pas tout. J’espère qu’on va travailler tous ensemble et surtout se battre pour mériter la confiance des Ivoiriens. Le sélectionneur est présent et c’est lui qui prendra ceux qui défendront la cause du pays. On ne doit plus voir l’individu parce que ce n’est pas important. Il faut voir la Côte d’Ivoire et il faut y penser collectivement.

Le groupe a décidé maintenant de penser à la Côte d’Ivoire. Dans ces conditions, est-il possible que les Eléphants sortent vivants de la poule de la mort ?
Vous savez, il y a 32 pays qui seront en Afrique du Sud et tout le monde a envie d’aller loin. C’est vrai qu’on est dans une poule difficile mais on essayera de se battre. Au classement FIFA, il n’y a pas photo parlant du Brésil et du Portugal mais au football, il y a assez de surprises. Et on compte faire des surprises ou être la surprise du Mondial 2010. Le Brésil et le Portugal restent les favoris mais on essayera d’aller les déranger et pourquoi pas créer la sensation en Afrique du Sud. Le plus important, c’est de présenter une bonne image de la Côte d’Ivoire et essayer de faire mieux qu’en 2006 en Allemagne. Il y aura des surprises et j’espère que la bonne surprise viendra de la Côte d’Ivoire. Parce qu’on a hâte de démontrer qu’on est capable de beaucoup de choses. Les erreurs font partie de la vie et on essayera toujours de les limiter. Les Ivoiriens doivent continuer de nous soutenir.

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Par Annoncia Sehoué

Fri, 21 May 2010 08:23:00 +0200

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