Justice / Affaire ‘’café-cacao’’: La Défense fait renvoyer le procès au 16 novembre / Un procès sous haute surveillance

‘’Détournement de fonds, abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux en écriture privée de banque ou commerce’’. Telles sont les charges retenues contre les 31 ex-barons et co-gestionnaires de la filière café-cacao. Après avoir procédé à l’appel nominatif des prévenus, le président du tribunal Pohan Alain a vérifié les différentes identités. Avant cette 2ème étape, le bâtonnier Me Koné Mamadou, a, au nom de la Défense, demandé le renvoi du procès pour la simple raison qu’aucun avocat n’a reçu le dossier d’instruction. Dans une telle condition, souligne-t-il, ‘’ils ne peuvent exercer le droit de défense de leurs clients’’. Ainsi s’ouvre la bataille juridique entre la Défense et le Parquet. Le procureur, Diakité Mamadou, appuyé par N’Dri Pauline et Ehounou Kan, contre-attaque les arguments de la Défense. Il a relevé que le doyen des juges d’instruction a bel et bien reçu le dossier de l’accusation du Parquet. En conséquence, le procès peut s’ouvrir, souligne-t-il. Revenant à la charge, Me Koné Mamadou a demandé au président un renvoi de l’audience pour deux semaines afin de rendre une bonne justice aux prévenus. Dans le souci d’harmoniser les positions, Pohan Alain suspend l’audience. Après environ quarante minutes, le procès réprend. D’une voix solennelle, le président fait remarquer que le dossier d’accusation est composé de 12 cartons et 60 classeurs. Cependant, ajouté-t-il, la salle qui abrite l’audience est celle de la Cour d’appel qui viendra siéger dès le mois d’octobre. C’est pour cela, souhaite-t-il que le procès ait lieu le 16 novembre 2010. Le bâtonnier rejette cette argumentation pour dire qu’une affaire de salle ne doit pas mettre en péril les droits de la défense des prévenus car la Côte d’Ivoire est un pays de droit. Le président réplique pour lever la séance, tout en donnant rendez-vous au 16 novembre 2010. A cette audience, étaient présents dans le box des accusés : Tapé Do Lucien(BBC), Kouakou Firmin(FRC), Bayou Jean-Claude (FGCCC), Kili Angeline(FRC), Amouzou Kassi Henri(FDPCC), Zoungrana Placide(ARCC) pour ne citer que ces quelque noms des 27 ayant comparu sur les 31 prévenus. Les témoins étaient très nombreux avec la présence remarquable de Jacques Bernard Anouma, directeur des affaires financières de la Présidence de la République sans oublier cette armée d’avocats que l’on pouvait estimer à plus de 50
M. Ouattara

Encadré (1)

Un procès sous haute surveillance
Les Forces de Défense et de Sécurité ont déployé un arsenal impressionnant, comme si elles avaient affaire à un procès de gangsters ou de poseurs de bombes. Certains corps habillés étaient vraiment menaçants. Ils faisaient beaucoup attention au moindre geste. Ils avaient toutes sortes d’armes dont des lances roquettes comme s’ils étaient sur un champ de bataille. L’accès au périmètre du Palais de la Justice que était devenu un parcours de combattant. Mais, là, il faut avoir de la baraka. Le Plateau était donc sous haute surveillance hier. Une situation qui a occasionné d’innombrables embouteillages tant à l’entrée de la commune du Plateau qu’à l’intérieur. Le zèle des hommes en arme était parfait
Honoré K.

Encadré (2)

Le sort des barons confié au prochain chef de l’Etat
Le grand déballage n’aura pas lieu avant la présidentielle. Renvoi le 16 novembre. Certainement que la peur du 31 octobre? La raison peut être ailleurs. Car en réalité, la justice n’était pas prête. Que de cacophonie et de légèrété faites à dessein pour prolonger la souffrance des détenus. Ce qui relance le débat sur la liberté provisoire. La justice a fait exprès pour ne pas communiquer les pièces aux avocats, ce serait bien regrettable. Sur cette base, les avocats ont demandé trois semaines, et comme la justice ne peut pas tenir compte de l’environnement politique, elle a saisi l’occasion créée par elle- même, pour reporter au 16 novembre, évitant ainsi de faire un procès déballage en pleine élection présidentielle. Par ailleurs un éventuel 2ème tour devant avoir lieu aux alentours du 16 novembre, tout porte à croire que c’est le prochain président élu ou réélu qui va décider du sort des détenus victimes de tribulation de l’agenda politique ivoirien. La reculade de la justice a un seul élément positif, en ce sens qu’elle peut indiquer une volonté affirmée et indéniable de Laurent Gbagbo de tenir l’échéance du 31 octobre. Bon signe qui signifie aussi que les impératifs politiques sont présents, même si des observateurs mettent en avant l’indépendance des juges chargés du procès. Les mêmes qui ont débouté le FPI, lors des demandes en radiation à Abidjan. Ils ne devraient donc pas faire de cadeau à l’accusation de Tchimou et le parquet. Au lieu de penser que le report de ce procès aurait pu être actionné et manipulé par le pouvoir politique, cette notion d’indépendance des juges aurait peut-être pu échapper au régime actuel. De sorte qu’on devra suivre de près l’évolution des choses, notamment s’il n’y a pas une action pour essayer d’endormir les magistrats chargés du dossier

Charles Kouassi

Avec le partenariat de l’intelligent d’Abidjan

Thu, 09 Sep 2010 02:47:00 +0200

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