L’AFRIQUE, NOUVELLE STAR DU HIGH-TECH

Car le plus impressionnant est quand l’innovation vient des Africains eux-mêmes, quand ils transforment les contraintes du continent en opportunités. Ainsi du Kenyan Anthony Mutua, 24 ans, qui a mis au point une technologie qui transforme, grâce à une puce intégrée, le mouvement des baskets en énergie capable de recharger un téléphone portable via un port USB. « Le dispositif, garanti deux ans, peut être implémenté dans toutes les paires de chaussures. » Gadget ? Eric Schmidt, le président de Google et coauteur du récent The New Digital Age, n’a pu s’empêcher de saluer cette « innovation radicale ». Un signe de futurs investissements ? Ces dernières années, on a vu des innovations saluées dans le monde entier : comme le réseau social Ushaidi né en 2008 au Kenya qui s’appuie sur la participation des internautes en cas de crise, le système de paiement sur mobile M-Pesa développé au Kenya et en Tanzanie avant de partir à l’assaut du monde, ou encore des inventions de Kelvin Doe, un hacker de 15 ans de la Sierra Leone remarqué par le MIT. Dans tous ces derniers cas, l’Afrique a devancé l’Europe.
Le continent de la débrouillardise
Alors, pourquoi l’Afrique ? Parce que c’est, comme a priori plusieurs zones défavorisées dans le monde, le théâtre de l’innovation radicale. C’est notamment la thèse de l’ouvrage L’innovation Jugaad. Redevenons ingénieux ! (éditions Diateno), un ouvrage qui cartonne en ce moment aux États-Unis. Jugaad ? Ce mot hindi pourrait se traduire par « débrouillardise », ou encore la capacité à trouver des solutions ingénieuses lorsque les conditions autour de soi sont adverses, voire hostiles, le manque de raccordement à l’électricité, par exemple. L’ouvrage explique également que les « structures et processus industriels de l’après-guerre (système hiérarchique, recherche et développement centralisés) ne sont plus adaptés au monde complexe dans lequel nous vivons ». Et donc qu’il n’existe aucune fatalité, comme le prouve la multiplication actuelle des incubateurs africains, tels le Botswana Innovation Hub, iLab au Liberia ou encore IceAddis en Éthiopie. Une belle leçon d’optimisme.
In lepoint.fr
Fri, 17 May 2013 21:11:00 +0200
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