Violations des droits humains sous Ouattara: Un ex-député détenu à la Dst depuis 3 mois

L’ex-député de la commune du Plateau (Abidjan) et cadre du Fpi, Mady Bouabré, croupit depuis le lundi 6 août 2012 dans un mouroir de la Direction de la surveillance du territoire (Dst) sis à Abidjan-Cocody. Cela fait donc exactement 2 mois et 16 jours que cet ancien représentant des populations ivoiriennes est dans les serres de la « police politique » du régime Ouattara. Un régime qui, sans en apporter les preuves, selon des sources militaires concordantes, l’accuse d’être impliqué dans les attaques du camp militaire d’Akouédo, du commissariat du 17ème arrondissement de Yopougon et des positions des Frci dans la capitale économique ivoirienne ainsi qu’à l’intérieur du pays. Des attaques menées par des inconnus, les 5 et 6 août dernier, qui ont fait plusieurs morts et des blessés. Privé de visites de son avocat et de sa famille, Mady Bouabré est condamné à la dégradation de son état de santé et peut-être à un passage de vie à trépas vu les conditions de détention à la Dst que des sources policières reconnaissent volontiers inhumaines. Aucune inculpation ne frappe le député Mady Bouabré dont le dossier est inexistant dans les arcanes du Tribunal d’Abidjan. Selon une source policière, « le dossier de Mady Bouabré est vide ». Mais s’il est toujours détenu à la Dst, « c’est sur ordre du ministre Hamed Bakayoko ». En effet, c’est le ministre Hamed Bakayoko qui aurait ordonné la mise aux arrêts de Mady Bouabré, lundi 6 août, alors que l’ex-député Fpi revenait de la frontière ivoiro-ghanéenne où il a accompagné son épouse, Mme Bouabré Ehivet Victoire, sœur cadette de l’ex-Première dame, Mme Simone Gbagbo, ainsi que leur fille. Qui se rendait à Accra pour y prendre son vol pour la Grande Bretagne. Selon des témoignages concordants, sur le chemin de retour, après avoir laissé sa famille en territoire ghanéen, Mady Bouabré a été reconnu par un douanier ivoirien. Qui l’a arrêté et conduit au poste de police. Une fois sur place, l’Officier de Police de permanence a interrogé M. Bouabré et l’a laissé partir après s’être rendu compte qu’il ne faisait l’objet d’aucun mandat d’arrêt émanant du pouvoir Ouattara. Poursuivant son trajet-retour en direction d’Abidjan, l’ex-député du Plateau est de nouveau arrêté dans la localité d’Assouba par un élément des Frci. Les forces armées pro-Ouattara le ramènent à Noé, à la frontière ivoiro-ghanéenne, se disant sans doute que ce cadre pro-Gbagbo revenait d’Accra. Bien qu’ils se soient rendu compte du contraire en vérifiant le registre des enregistrements, les Frci alertent leur hiérarchie. « Informé, le ministre Hamed Bakayoko a piqué une colère noire et a reproché aux éléments d’avoir laissé Mady Bouabré passer la frontière avec sa famille », soutient une de nos sources. Qui précise que le ministre de l’Intérieur a automatiquement pris des mesures contre les policiers présents au poste frontière. L’Adjudant de Police, Kossonou Kobenan, qui avait interrogé à Noé l’ex-député Mady Bouabré avant de le laisser partir, a été arrêté. Puis écroué à la prison de l’Ecole nationale de Police d’Abidjan avant d’être libéré. Le commissaire Fofana Brahima, chef de service du commissariat de Police de Noé, a été révoqué de ses fonctions. Le vendredi 10 août, il a été remplacé par le commissaire Konaté Lacina, précédemment en service à la direction du personnel de la Police nationale.

Didier Depry in NOTRE VOIE
didierdepri@yahoo.fr

Mon, 22 Oct 2012 21:38:00 +0200

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