Racisme: les Tunisiens noirs, descendants d’esclaves, espèrent plus d’égalité
Dans le quartier de Cedriane, en périphérie de Houmt Souk, le cœur battant de l’île de Djerba, des habitants noirs continuent d’enterrer leurs morts dans un bout de terrain mal entretenu appelé «Cimetière des esclaves». A deux pas se trouvent deux autres cimetières destinés aux ahrar, les hommes libres, plus clairs de peau. «Le surnom "abid" me dérange énormément. Il ne devrait plus exister!», s’indigne Mme Borji, venue lire une prière près de la sépulture de sa mère. «Nous en avons pris l’habitude alors que nous savons que c’est anormal de subir cette discrimination», dit encore cette célibataire de 46 ans.
Contemplant les sépultures de terre couvertes de plantes desséchées, Dorra Douiri, une cousine, affiche sa colère contre une séparation «raciste et très douloureuse». «Le pire, c’est que ce cimetière se trouve près d’une mosquée où les prêches appellent à l’égalité et au respect», ironise la trentenaire.
«Des cimetières pour les esclaves et des cimetières pour les personnes libres: c’est un phénomène qui (…) a besoin d’être traité», reconnaît Mourad Missaoui, à la tête d’un des arrondissements de Houmt Souk. Contrairement aux grandes villes comme Tunis et Sfax, les habitants de Djerba enterrent leurs morts sans autorisation municipale, ce qui leur laisse la possibilité de répartir les lieux de sépulture selon les familles ou le niveau social, voire la couleur de peau, explique-t-il à l’AFP.
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Sun, 12 Sep 2021 15:42:00 +0200
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