Côte d’Ivoire – Guillaume Soro annonce son retour

Guillaume Soro, l’ancien premier ministre et président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, a déclaré qu’il n’ira pas plus loin dans son exil et refuse d’être un fugitif, annonçant du coup son retour en Côte d’Ivoire après 5 ans d’éloignement.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, l’ancien chef rebelle déclare : « Je revendique le droit légitime à la vie. Je ne prolongerai pas davantage mon exil. Refusant d’être un fugitif, je souhaite, dès aujourd’hui, mettre fin à cette période. Il est douloureux pour moi de vivre éloigné de ma terre ancestrale et natale d’Afrique. Je désire vivre en tranquillité avec ma famille, mes proches, et contribuer à la réconciliation des fils et des filles de mon pays ainsi qu’à l’édification de la paix et de la concorde entre les peuples d’Afrique. »

En rupture avec le parti de M. Alassane Ouattara, qu’il avait aidé à prendre le pouvoir en 2011 avec la rébellion du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire devenu Forces nouvelles puis Forces républicaines de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro a quitté la Côte d’Ivoire après avoir refusé d’intégrer le RHDP, le parti de M. Ouattara. Il a ensuite été contraint de « libérer le tabouret présidentiel » qu’il occupait à l’Assemblée Nationale avec l’approbation de la majorité.

Depuis lors, il mène une vie de fugitif, selon ses révélations dans la publication : « M. Ouattara a tenté de m’arrêter à l’aéroport d’Istanbul et de m’extrader, en urgence, en Côte d’Ivoire le 03 novembre dernier. Ceci n’est pas discutable », affirme Guillaume Soro, accusant le pouvoir ivoirien de le traquer et dénonçant le harcèlement dont il se dit victime de la part de ses anciens alliés : « Depuis ces cinq longues années, son obsession forcenée à me mettre aux arrêts ne s’est jamais flétrie. Pis, elle s’est aggravée. Après m’avoir fait condamner par une justice émasculée et aux ordres, successivement à 20 ans et à perpétuité, il a entrepris de déclencher contre moi une féroce chasse internationale à l’homme, en dépit des décisions de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, qui a annulé toutes les poursuites contre moi, car politiquement motivées. Sachez-le : dans cette affaire, il ne s’est jamais agi de justice. Mais plutôt de perfidie. »

« En effet, déjà dans le courant de l’année 2020, précisément au mois de novembre, il a exigé de la France où je résidais mon arrestation et mon extradition. Paris, comme vous le savez, a décidé de m’interdire son territoire », confie Guillaume Soro, qui ajoute : « Du 14 au 18 février 2022, Alassane Ouattara a effectué une visite officielle en Belgique avec, parmi ses priorités, l’obtention de mon arrestation. Il a expressément exigé que le visa Schengen que je détenais ne soit pas renouvelé. Il a insisté auprès du gouvernement belge pour que ce pays ne me délivre aucun document administratif qui m’aurait permis d’y résider légalement. Ceci aussi est incontestable. Ceci m’a contraint à emprunter une autre destination pour mon exil. En janvier 2022, je me suis installé à Dubaï. Le 23 décembre de la même année, recevant les lettres de créance de l’ambassadeur des Émirats Arabes Unis, il en a profité pour réclamer mon arrestation et mon extradition en Côte d’Ivoire. Ceci ne se discute pas non plus. Informé, j’ai dû me résoudre, la mort dans l’âme, à nouveau, à prendre le pénible chemin de l’exil, m’enfonçant toujours plus loin dans les confins du continent asiatique. La dernière tentative d’arrestation opérée à Istanbul démontre, si besoin en était, que le seul lieu de repos paisible que me souhaite M. Ouattara est bien le cimetière. Est-ce le lieu auquel on destine son bienfaiteur, celui qu’on affublait du « c’est mon fils » ?

Le retour du leader de Générations et Peuples Solidaires, tel qu’annoncé, garantit-il sa liberté une fois en Côte d’Ivoire et aussi la paix dans le pays, étant donné les condamnations judiciaires qui pèsent contre lui ?

Sabalé Saky

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