Exclusif / Époux de la fille de l’ex-président ivoirien : Stéphane Kipré explose et fait le procès de Gbagbo

UNE FOIS N’EST PAS COUTUME. L’IA a pu avoir les nouvelles récentes de Stéphane Kipré. Récemment, il a eu des contacts avec des hommes d’affaires de la sous-région pour investir au Nigeria et dans d’autres pays de la sous-région. Titulaire d’une licence Wimax attribuée par l’AT- CI à l’époque, il n’avait pas pu mettre celle-ci en service, essayant de la revendre à un opérateur nigérian, tandis que Bouygues et Bolloré avaient tenté en vain, d’obtenir ce même type de licence. Désormais un peu en retrait de ceux qui tentent de continuer activement la politique depuis leur lieu d’exil, le gendre de l’ex- président ivoirien fait l’objet de critiques de la part de ceux qui lui prêtent une grande fortune, tout en déplorant qu’il ne leur porte pas assistance matérielle pour financer la lutte et la résistance contre Alassane Ouattara et ses soutiens occidentaux. La vie en exil comporte des incertitudes qui n’autorisent pas une extraordinaire générosité. Raison pour laquelle, des cadres comme Marcel Gossio, ex-Dg du Port d’Abidjan à qui une colossale fortune est pourtant attribuée, sont prêts à tout, y compris affronter la justice, (dans un cadre transparent et sécurisé), pour rentrer au pays. Se confiant récemment à des opérateurs économiques, Stéphane Kipré a critiqué la gouvernance Gbagbo, faite, selon lui, d’absence de rigueur et de laisser-aller ; une situation ayant permis de mettre au cœur de la République, des rebelles qui finiront par saper l’autorité de l’Etat, et créer les conditions ayant conduit au 28 Novembre 2010, puis au 11 avril 2011. Au passage, le gendre de Laurent Gbagbo n’a pas manqué de souligner la rigueur d’Alassane Ouattara, qui à ses dires, est en train de construire des infrastructures certes déjà prévues par l’ex- président, mais qui n’avaient pas été rendues prioritaires à l’époque. Ressortissants de pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale, les interlocuteurs de Stéphane Kipré, qui serait en froid avec son épouse, sont partis mécontents des échanges avec le neveu de Joël Nguessan. Pour ces opérateurs économiques africains qui ont déserté la destination Côte d’Ivoire, depuis l’avènement d’Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo reste un authentique combattant africain dont les autres pays du continent ont besoin. Les interlocuteurs de Stéphane Kipré ont donc été étonnés de voir que c’est l’époux de la fille de leur héros, qui fait ainsi son procès. Mais Stéphane Kipré ne court aucun risque, tant qu’il ne prend aucune position publique, et qu’il se contente d’exprimer ses sentiments en privé.

AUCUNE CRITIQUE PUBLIQUE D’ACTEURS DU CAMP GBAGBO

Dans le camp Laurent Gbagbo, ce n’est pas tout le monde qui a l’audace et le courage aussi bien de Mamadou Koulibaly que de Paul Yao Ndré. Sans totalement se renier, l’ex-président du Conseil constitutionnel avait affirmé être possédé par le diable, pour expliquer les décisions prises par lui, en son temps. Puis, il a proclamé sans sourciller la victoire d’Alassane Ouattara, près de six mois après avoir fait la même chose pour Laurent Gbagbo. Revendiquant son ancrage dans l’ancien régime, Mamadou Koulibaly, qui avant même la chute du 11 avril 2011, s’était souvent illustré par des critiques qui agaçaient et séduisaient à la fois Laurent Gbagbo, ( laissez Mamadou, il est comme ça, disait souvent l’ex-président face aux critiques dans le parti sur sa liberté de ton, malgré ses responsabilités au sein de l’Etat ), avait néanmoins entrepris de faire revenir à ses valeurs originelles et à ses idéaux de la refondation, quand il en prenait la direction intérimaire après le 11 avril 2011. En dehors de ces deux responsables de l’ancien régime, aucune critique publique, ni aucun regret n’a été formulé sur ce qui aurait pu être la part de responsabilité des anciennes autorités dans la crise que la Côte d’Ivoire a vécue. Pourtant, ce ne sont pas les griefs qui manquent. Ils sont nombreux à avoir nourri des désaccords sur la gouvernance Gbagbo. La solidarité dans le malheur, et dans la souffrance, et surtout l’exigence de ne pas tirer sur une ambulance, poussent à se taire. Toutefois en privé, et même dans des réunions internes, des vérités sont dites. Tel est le sens des confidences de Stéphane Kipré. Si cela pouvait être de plus en plus exprimé, sans que ce soit perçu comme une trahison, ou une offense à Laurent Gbagbo, les acteurs politiques ivoiriens pourraient sans doute avancer dans une normalisation qui pourrait être davantage profitable au FPI, en mettant fin à la situation d’exception, source de tous les abus de pouvoir, au profit du camp Ouattara.

Charles Kouassi in L’Intelligent d’Abidjan

Fri, 02 Mar 2012 11:25:00 +0100

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