MUTATION DU COJEP EN MOUVEMENT POLITIQUE…CE QUE JE CROIS

Tout d’abord, levons une équivoque : selon les conclusions du congrès que j’ai en ma possession, le Cojep n’est pas devenu un parti politique car il y a bien une différence entre un parti politique et un mouvement politique. Un mouvement politique est un mouvement social qui s’apparente à la politique. Il peut s’organiser autour d’idées et de préoccupations d’un groupe social. Par contraste avec un parti politique, le mouvement politique n’est pas organisé par des membres élus mais vise à convaincre les citoyens et/ou les membres d’un gouvernement à s’engager sur les préoccupations du mouvement. Cette définition varie selon les pays : la principale distinction entre un mouvement politique et un parti politique est le but de son action. Alors qu’un parti politique a généralement pour but la conquête et l’exercice du pouvoir politique, un mouvement politique peut se limiter à porter et promouvoir des idées, sans pour autant chercher à exercer le pouvoir. Ce qui crée donc la confusion est que le Cojep avant même de le revendiquer était déjà un mouvement politique au vu de ses prises de position dans l’arène politique ivoirienne.

Maintenant, qu’elle est la pertinence de cette transformation ?

Blé Goudé qui a toujours clamé sa liberté de penser et d’agir est libre de créer un mouvement politique du moment où il a pris le soin tout au long de son parcours de préciser qu’il n’est pas militant du FPI comme beaucoup d’entre nous. Personne ne peut lui en vouloir d’organiser son arme de combat que constitue le Cojep. Nous sommes certes dans un combat global mais chacun affronte ses problèmes seul. Blé Goudé est le seul à avoir l’ONU à ses trousses aujourd’hui et il serait déplacé de lui reprocher de chercher des voies et moyens de se libérer de ce fardeau. Mais nous avons entamé un combat qui nécessite une certaine rigueur et une certaine vision à long terme des actions que nous posons. Quelle est la nécessité de cette mutation ? En quoi est ce que cela participe à rendre la lutte plus efficace ? Ma position sur la question est simple : cela n’avance collectivement à rien si ce n’est à entretenir les petites querelles de leadership que nous avions entrevu au pays et qui se poursuivent même en exil. Au lieu de tirer des leçons du malheur qui nous a frappés, chacun a son agenda secret dans lequel il est l’étoile la plus brillante dans le ciel le plus noir. Ne nous voilons pas la face : chaque leader aujourd’hui estime que le temps est arrivé de se faire un nom et une place. Au niveau de la jeunesse certains qui hier avaient été banalisés ou écartés tentent de prendre leur revanche et leur ‘’petits’’ sont chargés de faire le travail en critiquant les autres sur les réseaux sociaux et autres. Mêmes nos ainés ne nous épargnent par ces guéguerres minables et futiles tant l’on ne mesure pas l’abyme dans lequel nous sommes plongés depuis le 11 avril 2011. Il est temps que chacun comprenne qu’il ne peut pas y arriver tout seul, que la Côte d’Ivoire mérite que nous mettions nos égos de coté pour mener le vrai combat, celui de la libération du pays et une fois cela fait, nous pourrons reprendre nos guerres fratricides où nous les avons laissés.

Pour moi, nous devons aller vers une force unitaire pour affronter les impérialistes au pouvoir chez nous. Il est illusoire de penser que nous pourrons gagner des élections contre eux en 2015. En 2010, nous avions le pouvoir et ils ont néanmoins triché alors qu’est ce qui les empêchera de récidiver en 2015 ?

Pour moi, tous les partis et mouvements politiques se réclamants de Laurent Gbagbo et de sa vision de la Côte d’Ivoire, y compris le FPI doivent prononcer leur dissolution momentanée pour se fondre dans une structure rassemblant tout le monde pour mener la lutte sans relâche et sans aucune compromission. Le CNRD qui pouvait jouer ce rôle a été plombé par la fourberie et la traitrise de certains membres perdant ainsi son efficacité, il faut donc simplement le laisser mourir et mettre en place une vraie structure de gauche réactive et unitaire faute de quoi, chaque leader pourrait négocier lui-même pour sauver sa tête en abandonnant la lutte au détriment de sa famille biologique ou politique. Le FPI est certes un parti historique, cher au Président Gbagbo mais les 10 années de gestion de pouvoir ont beaucoup érodé son image et entrainé la déception de nombreux jeunes ivoiriens dont je fais d’ailleurs partie. Si le président Gbagbo est allé aux présidentielles en tant que ‘’LMP’’, c’est bien parce qu’il avait deviné cette décomposition dont il est en partie aussi responsable.

La classe dirigeante actuelle du FPI, malgré ses efforts n’inspire pas confiance à tout le monde et a besoin de se renforcer avec tous ceux qui sont en mesure d’apporter un plus à la lutte dans laquelle nous sommes engagés.

Disons donc pour conclure que pour moi, la mutation du Cojep est un droit de Blé Goudé dont je ne perçois pas encore la nécessité. La solution devrait être la constitution d’une vraie force unificatrice regroupant tous les mouvements et partis politiques se réclamants de Laurent Gbagbo et de sa vision de la Cote d’Ivoire et de l’Afrique pour booter Ouattara hors de notre pays.
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SteveBeko

In stevebeko.wordpress.com

Mon, 17 Dec 2012 20:45:00 +0100

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