Comment se débarrasser d’un dozo

Pour se convaincre de notre vision des choses, il faut interroger les ressortissants du nord sur le point de savoir, s’ils voient des dozos dans les villes et villages d’où ils sont originaires ? A partir de cet instant-là, le citoyen lambda comprendra qu’il n’existe pas de dozo ni en ville ni au village.

Par ailleurs, nulle part dans le Sahel, le dozo n’a été ni militaire ni policier. Il est juste un chasseur de gibier, donc il parade très rarement là où habitent des Humains. On l’aperçoit juste entre le moment où il sort de chez lui et celui où il rentre en brousse. Exceptionnellement, lors d’une fête consacrée aux dozos, on peut les apercevoir, mais jamais de façon prolongée se promener avec leurs engins de mort partout en ville.

Ainsi, voir un dozo dans nos contrées, de façon continue, est une déclaration permanente de guerre. L’habitude d’un dozo, c’est tuer et rien d’autre. Quand il est dans ses accoutrements ridicules, plus pour se faire peur à lui-même qu’à effrayer le gibier, il ne pense qu’à tuer. Il n’y a aucune règle de savoir vivre dans la brousse où il prospère, donc on ne peut discuter avec lui.

Le guerrier en temps de conflit, respecte des conventions, ne s’attaque par exemple, qu’à des gens armés comme lui. Un guerrier obéit à un code d’honneur et de déontologie qui fait qu’il peut effrayer une femme, un enfant, un vieillard ou un homme non armé, mais se garde de le torturer ou de lui tirer dessus sans sommation. Malheureusement, nous constatons quotidiennement dans la zone forestière de notre pays, des tueries tous azimuts perpétrées par des dozos, sous le prétexte qu’ils sont des supplétifs des forces républicaines de Côte d’Ivoire, si ce ne sont pas eux-mêmes qui constituent l’essentiel des FRCI.

Tuer un dozo peut-il constituer un crime ? Y a-t-il en lui quelque humanité ? C’est difficile à dire car, dans ses œuvres, le dozo est juste une entité faite pour tuer, pas autre chose. Or celui qui tue sait qu’il peut à tout moment être tué. Et si l’on y réfléchit bien, les autorités du régime de rattrapage ethnique se servent à dessein de ces gens. Aujourd’hui, elles pensent que leur pouvoir n’est pas encore stable, c’est pour cela qu’elles ne peuvent inquiéter les FRCI dont les dozos qui font des exactions uniquement dans le sud, l’Ouest et depuis peu, dans l’Est de notre pays… C’est cynique de le dire ainsi, mais malheureusement, c’est la stricte vérité. Plusieurs fois, le peuple a interpellé le pouvoir pour que les dozos quittent les villes et les villages, mais il fait la sourde oreille. Il estime avoir besoin de leur cruauté pour pacifier le peuple. Autrement dit, au nom de quoi, un soldat FRCI, au lieu d’être en caserne, se promène-t-il en ville armé jusqu’aux dents ? A fortiori, un dozo qui est inconnu dans la nomenclature des corps constitués de la république, pourquoi peut-il garder son arme et se pavaner avec, pour terroriser le peuple ? Dans ces conditions, pourquoi ne pas soi-même se débarrasser des dozos ? La guerre postélectorale a pris fin depuis avril 2011, parce qu’on nous a dit qu’Alassane Dramane Wattra a été élu par la majorité des Ivoiriens, d’où vient donc cette présence militaire sur toute l’étendue du territoire comme dans le cadre d’une pacification coloniale ? Est-ce cela la démocratie ?

Il se raconte que les dozos sont invulnérables, ce qui est faux dans 90% du temps. Mais à toutes fins utiles, quand on tombe sur un dozo effectivement invulnérable, c’est un bâton de dynamite qu’il faut loger dans son froc et y mettre le feu. La recette est tellement vraie que le dozo, de peur de mourir aura déféqué (dans son froc) avant l’explosion de la dynamite. C’est dire que ce ne sont que des poltrons qui ont peur et de mourir et en même temps d’affronter des hommes armés comme eux. Iront-ils combattre au Mali contre les islamistes qui écument le nord de ce pays ? La réponse est forcément négative. Depuis qu’Alassane Dramane Wattra, leur promoteur en Côte d’Ivoire, les a lancé sur le terrain, peut-on citer une seule bataille qu’ils ont gagnée dans notre pays ? Aucune, si notre mémoire est bonne. Pour parler trivialement, le « médicament » du dozo est la dynamite parce que ses pouvoirs, si pouvoirs il y a vraiment, ne supportent pas la force d’explosion du phosphore contenu dans la dynamite.

Si l’on a des difficultés à avoir ou à fabriquer du phosphore, il y a la mise en commun des forces occultes des Akiés, des Abeys, des Ebriés, des Adjoukrous, Dida et autres pour trouver la solution de mise hors d’état de nuire du dozo, pour peu que la peur soit dépassée. Si le dozo se sent en insécurité, il s’en ira tout seul sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit… Mais compter sur le pouvoir Wattra pour le déloger de nos contrées où il peut se nourrir sur le dos du peuple, ce ne sera pas demain la veille. On ne retourne pas son couteau contre soi-même, a dit Houphouët-Boigny. Ce n’est pas Alassane Dramane Wattra qui y dérogera.

Louis-Freddy Aguisso

Mon, 08 Oct 2012 05:44:00 +0200

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