Dépassés par leurs propres limites

« Le gouvernement hérite de promesses qui n’apparaissent pas sérieuse » voilà le titre qui barrait la Une du journal pro-gouvernemental Frat-Mat du 05 mars dernier. Cette formule avait la prétention de rendre compte de l’ensemble des réflexions du conseil de gouvernement du mercredi dernier. Ce commentaire du porte-parole du gouvernement, Koné Bruno, est surprenant! Quelques niveaux d’analyse de cette assertion nous conduiront à la conclusion que le gouvernement pléthorique de Dramane Ouattara est dépassé par les événements. Tout gouvernement, quel qu’il soit, hérite toujours des promesses de son prédécesseur. Quant à la nature de ce dont il hérite, un gouvernement sérieux, qui a fait une opposition sérieuse, ne devrait pas en être surpris. C’est justement parce qu’ on conteste la nature de ce dont on veut doter le peuple qu’on prend par exemple les armes pour bombarder un palais et dégager son locataire. Quel mérite Ouattara aurait eu si Laurent Gbagbo lui avait laissé des ‟promesses sérieuses″. C’est-à-dire des promesses qui n’auraient pas nécessité qu’il se surpasse. Et pour lesquelles il n’aurait eu aucun mérite d’avoir arraché le pouvoir comme un forcené. Est-il responsable que Dramane Ouattara se rende compte maintenant, un an après nous avoir imposé une guerre sauvage, que Laurent Gbagbo lui a laissé des promesses qu’il ne peut tenir ? On en déduit que Dramane Ouattara n’a pas les ressources nécessaires pour diriger la Côte d’Ivoire parce que, ce qu’on attend de lui, ce ne sont pas des épilogues sur la gouvernance de son prédécesseur, mais la mise en œuvre effective des ‟promesses sérieuses″ qu’il a faites à la place de celles du pouvoir précédant. Le président Gbagbo est peut-être à la Haye parce qu’il a ‟fait des promesses intenables à son peuple″. Mais alors, que font ceux qui l’ont remplacé depuis un an ? Sont-ils en train de nous démontrer que les promesses de pluie de milliards, de la construction d’une université par an, de la création d’un million d’emplois en cinq, de 65 000 établissements scolaires en cinq ans, de l’insécurité zéro… sont plus responsables et plus sérieuses que les promesses que Gbagbo ne les oblige même pas à tenir ? Laissez Laurent Gbagbo là où il est, il ne vous a pas envoyé. Vous avez aujourd’hui la latitude de faire mieux que lui. Depuis un an, les Ivoiriens vous attendent. 



Joseph Marat

Fri, 06 Apr 2012 18:02:00 +0200

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