Interview / En attendant la sortie de son 7ème album, Pierrette Adams parle à ses fans

Photo : DR
Depuis quelques années, Pierrette Adams a disparu de la scène ivoirienne. Où se cachait-elle tout ce temps ?

Décidément, vous – les journalistes – aimez bien le verbe ‘’cacher’’. Avec le visage et le nom que je porte, je ne pense pas pouvoir me cacher. Je vis entre Dakar (Sénégal) et Paris (France). En ce qui concerne la Côte d’ Ivoire, invitez-moi et je viendrai avec plaisir.

Où en êtes-vous avec votre carrière musicale ?

Ma carrière musicale se porte plutôt bien. Je ne m’en plains pas.
En 2005, vous célébriez les noces d’étain (10 ans) de votre carrière. Quel bilan pouvez-vous établir ?
Je ne suis pas de nature à faire de bilan. Je vis les choses comme elles me viennent et j’attends les suivantes. Je laisse le soin à mes fans de faire mon bilan avec ce qu’ils savent de moi évidemment.

Aujourd’hui, vous résidez à Paris. Que faites- vous exactement dans l’hexagone ?

Je m’occupe de ma petite famille. Je prépare aussi mon 7ème album. Je ne vous en dirai pas plus sur l’album à part que je suis restée fidèle à mon arrangeur Bocana Maïga. Pour le reste… surprise!

Quels sont vos rapports avec les artistes ivoiriens ?

Je n’ai aucun souci avec les artistes ivoiriens. Nos rapports sont au beau fixe.

Comment se porte votre mariage aujourd’hui ?

Je vis tranquillement mon mariage avec mon époux (ndlr: Duarte).

En son temps, une folle rumeur faisait état de ce que toutes vos chansons étaient issues de l’inspiration de l’artiste chanteur Bibi Den’s. Que répondez-vous ?

A ce que je sache, ce n’est ni un inconvénient ni un crime de chanter des titres d’autres auteurs. Au risque de me tromper, ni Céline Dion ni Johnny Halliday n’ont jamais écrit une seule chanson et pourtant… Oui, Bibi m’a composée des chansons et je tiens à vous rappeler les autres artistes qui ont écrit des chansons également pour moi : Boncana Maïga, Eric Virgal, Meiway, Kanté Manfila, Alpha Blondy, Nyboma, F. Wurtz, Dominique Zorobabel, les Caterpillas et toutes les personnes avec qui j’ai travaillées. Je tiens également à vous citer les titres personnels, c’est-à-dire ceux que j’ai écrits moi-même. Juste les plus connus: ‘’Journal intime’’, ‘’Caterpillar’’, ‘’Je vous salue maries’’, ‘’Absolument’’, ‘’Anesthésie’’ et ‘’Coma profond’’. Je vous épargne les titres moins connus. Et pour terminer, dire que je suis fière de travailler avec ces personnes-là, et je continuerai de le faire puisque cela a l’air de marcher.

Quel souvenir gardez-vous des journalistes ivoiriens?

J’ai un bon souvenir des Ivoiriens tout court.

Et l’affaire ”Claude Dassé”?

C’est un non événement.

Quel souvenir gardez-vous particulièrement de ce journaliste ivoirien?

Je n’irai pas en vacances avec lui pour en garder un certain souvenir. Donc ça va, je ne lui en veux pas.

Croyez-vous véritablement en la justice ivoirienne?

La justice ivoirienne a fait son travail sinon mon Dieu, si on devait s’en tenir à ce qu’on me reprochait, je ne serais pas là aujourd’hui.

Qu’en est-il des poursuites judiciaires à votre égard?

Pour le moment, je préfère ne pas en parler.

Votre mari était taxé d’être dans un réseau de narco-trafiquant quand vous viviez en Côte d’Ivoire. Quelle est la vérité?

J’ai tout entendu, mais celle-là, c’est la dernière. Si vous me le répétez, c’est dire que ce n’est pas un secret. Et ce réseau n’a jamais été démantelé? Mais, c’est une insulte à la police ivoirienne ! Sacrilège… Arrêtons de trop regarder la télévision.

Culture et Cinquantenaire. Quel bilan établissez-vous depuis les indépendances jusqu’à aujourd’hui?

Je suppose que la culture a évolué. Pendant les independances, je n’étais pas encore née, donc je ne peux vous en dire plus. Dans quel domaine de la culture pensez-vous que les Africains se sont-ils mieux illustrés au cours de ces cinq dernières décennies ? Arts plastiques, musique, cinéma… Sans hésiter, je dirai dans le domaine de la musique. Il y a du rythme dans la peau noire oú qu’elle soit.

Comment avez-vous vécu la crise militaro-politique en Côte d’Ivoire ?

Je ne l’ai pas vecue, je l’ai subie. Pourquoi je l’ai subie ? Parce que, comme beaucoup d’expatriés, mon mari a été muté à Dakar – Sénégal et il est parti avec femme et enfants. Étant sa femme, j’ai dû le suivre la mort dans l’âme, bien sûr. Les enfants aussi d’ailleurs. Si j’ai bonne mémoire, le jour de notre mariage, le maire m’avait dit que j’ai le devoir de suivre mon époux et d’habiter sous son toit quelque soit l’endroit. Et puis, au finish , Marlboro est fermé en Côte d’Ivoire.

Pourquoi n’avons-nous pas senti un élan de solidarité dans les moments difficiles que constitue la crise ivoirienne ?

Vous savez, je n’ai pas attendu la guerre pour tendre la main à mes contemporains. Et je n’ai pas vu grand monde en ce moment-là. Je ne m’en suis jamais plainte, car je le faisais avec mon coeur sans rien en attendre en retour, sans me mettre à la télé, en faisant de grands signes de la main en disant : « coucou, c’est moi Pierrette Adams voila ce que je fais pour les autres ». Pendant la guerre, certains ont fait ce qu’ils ont pu et certainement leur devoir. Une autre fois, d’autres personnes ou tous ensemble, on fera quelque chose dans un autre contexte. C’est souvent ceux qui ne font rien qui ont le temps de voir ce que le voisin n’a pas fait, ou ignore tout le positif autour de lui. Celui-là c’est un aigri, il n’y a pas un autre mot: Désolée !

Aujourd’hui, les élections tardent à s’organiser en Côte d’Ivoire. Quel message pouvez-vos lancer à l’endroit de la classe politique ivoirienne ?

Tout ce que je sais, il faudrait qu’on commence à changer nos mentalités, à arrêter de monter les uns contre les autres dans des polemiques, des rumeurs, des cabâles. A commencer par nos politiques qui doivent donner l’exemple, sinon comment voulez-vous tenir une maison où il n’y a aucune règle ni loi. Un peuple est à l’image de ses gouvernants. Quand on dit d’un gamin qu’íl est mal élevé, ce sont ses parents qui sont mis en cause.

A quand le retour de Pierrette Adams en Côte d’Ivoire?

La Côte d’Ivoive est en moi. Sur Facebook (Ndlr : site de rencontre et d’échange), je reçois énormement de courriers d’amour venant de la Côte d’Ivoire. J’ai des fans super intelligents qui ont tout compris et ne m’ont jamais lâchée. Je leur manque et ils me manquent aussi. Je les adore. Ils me donnent beaucoup d’amour. Je reviendrai pour leur montrer combien je les aime. Vous êtes un régal et surtout surdoués, tellement vous comprenez vite. Pour tout l’amour que je reçois à travers vos nombreux messages, je suis en studio pour vous sortir du four le plus délicieux des gâteaux avec la cerise dessus. Je vous adore tout simplement et surtout restez concentrés…sucrés. Be bless (Ndlr: Soyez bénis)

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Par Réalisée par Krou Patrick

Sat, 31 Jul 2010 09:21:00 +0200

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