Konaté Navigué (S.N JFpi en exil) : « Tous au Plateau pour crier notre ras-le-bol ! »

Notre Voie : Monsieur le secrétaire national, votre structure organise un sit-in à la cathédrale Saint-Paul du Plateau le jeudi 4 octobre prochain. En tant qu’opposant en exil, encouragez-vous cette manifestation ?

Konaté Navigué : Bien sûr que oui ! Comment voulez- vous que je n’encourage pas une telle manifestation. On oublie souvent que nous sommes une organisation de lutte. En tant que telle, nous demeurons toujours debout. Le sens du sit-in du 4 octobre c’est de crier notre ras-le-bol contre ce que les partisans du président Gbagbo subissent tous les jours. Ce sont les enlèvements, les exactions, les tueries, les tortures dans les camps de concentration etc. Dans cette Côte d’Ivoire de la terreur ou être partisan de Gbagbo est un crime de lèse-majesté, pour ne pas dire un péché originel, il nous a paru utile de crier haut et fort que nous assumons totalement notre choix et que les partisans de Gbagbo ont aussi droit à la vie. Le droit à la vie pour nous est inaliénable. Le choix symbolique de la cathédrale est aussi pour interpeller les religieux et les inviter à dénoncer aussi ce dont nous sommes victimes jour et nuit. Tout se passe comme si, nous, partisans de Gbagbo nous n’avons plus droit à la vie. Vous voyez bien que les organisations dites de droits de l’homme ont toutes disparu. Elles qui, naguère étaient si prolixes ; elles qui, sous le régime du président Gbagbo avaient une diarrhée verbale sont devenues curieusement muettes. C’est aussi cette complicité que nous venons dénoncer le 4 octobre. Mon rôle est d’appuyer ce travail au niveau international.

N.V. : Justement étant en exil, que faites-vous au plan international pour appuyer le travail qui se fait sur le terrain?

K.N. : Je peux vous assurer qu’un grand boulot se fait. Je viens de rentrer de l’Afrique du sud où j’ai été invité à rencontrer les leaders de jeunesses de l’Afrique australe, je peux vous dire les gens ont pleuré dans la salle quand ils ont vu les images des exactions en Côte d’Ivoire. De nombreuses actions sont initiées pour faire connaître la souffrance du peuple ivoirien au monde entier. Souffrez que je n’en dise pas plus. Vous savez, nos ennemis sont aussi actifs pour freiner notre élan, donc nous n’avons pas intérêt à tout exposer. Sinon sachez que nous travaillons. Er les lignes bougent.

N.V. : Les précédents rassemblement de la JFpi ont été dispersés, ne craignez-vous pas que celle du 4 octobre subisse le même sort ?

K.N. : C’est vrai que nos manifestations ont toujours été dispersées. Je viens de dire que nous sommes une organisation de lutte. Nous persévérons et nous réussirons à imposer les manifestations en Côté d’Ivoire. Certains veulent faire reculer le pays, oubliant que les Ivoiriens ont atteint un niveau de maturité politique irréversible. Nous entendons en tout cas préserver les acquis de la démocratie. Je lance donc un appel solennel à tous les Ivoiriens qui souffrent de cette terreur de venir pacifiquement à la cathédrale pour ce sit-in très important.

N.V. : Avez-vous des contacts avec la direction intérimaire de la JFpi ?

K.N. : Bien sûr que j’ai un contact permanent avec mon bureau. Cela aurait été irresponsable de ma part. Mes amis me font l’amitié de demander chaque fois mon point de vue sur les programme d’activités. Je leur fais des suggestions et bien sûr il leur appartient d’apprécier sur le terrain. Ils me demandent chaque fois de valider les activités avant de les soumettre à la direction du parti. En retour, chaque fois que je veux faire une interview comme celle-ci, je demande leur point de vue avant. Ils sont également informés de tout ce que j’entreprends au niveau international. Non il y a entre nous une telle complicité que je leur suis infiniment reconnaissant de cette forme de maturité politique. C’est à leur honneur.

N.V. : Comment jugez-vous le travail de Justin Koua sur le terrain ?

K.N. : Justin, c’est ma fierté. Il fait un excellent travail. Vous savez, on ne nomme pas n’importe qui n°2 d’une organisation sérieuse. Il n’est pas seulement mon adjoint. Il est une partie de moi-même. Il a mon entière confiance. Bref. Je suis tranquille.

N.V. : Quel message pouvez-vous lancer à vos camarades en lutte en Côte d’Ivoire ?

K.N. : Tous les militants du Fpi doivent être mobilisés pour le sit-in. C’est une question de survie et je ne doute pas qu’il y aura foule à la cathédrale. Le Fpi sait relever les défis. Il faut vaincre la peur. Aucune répression ne peut durablement venir à bout dune détermination militante. Plus on est nombreux, plus on réussit. Tous à la cathédrale Saint Paul donc !

N.V. : Que pensez-vous de la fermeture de la frontière ivoiro-ghanéenne par le pouvoir ivoirien ?

K.N. : La frontière qui à été fermée un jour honteusement, elle va s’ouvrir un jour honteusement.

N.V. : Justin Katinan a été encore une fois arrêté, qu’en dites-vous ?

K.N.: La dernière rétention de Katinan est une autre intimidation de plus qui n’entamera en rien sa détermination et sa sérénité. Il a le soutien de toute la jeunesse ivoirienne digne.

Interview réalisée par Augustin Kouyo in NOTRE VOIE

Tue, 02 Oct 2012 22:48:00 +0200

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