La République démocratique du Congo et la Côte d’Ivoire : un destin glorieux contrarié par la mafia internationale

Depuis le 24 décembre 1999, la Côte d’Ivoire est entrée dans une spirale de violence sociopolitique qui s’est accrue le 19 septembre 2002 avec la rébellion de Soro Guillaume, Alassane Ouattara et consorts et qui a connu son apogée le lundi 11 avril 2011. Le Burkina Faso du ‘‘très démocrate et gentil’’ Blaise Compaoré a servi de base-arrière à cette rébellion, avec la complicité de la France. Cela, c’est un secret de polichinelle.
En République démocratique du Congo (RDC), la rébellion de Laurent Désiré Kabila lancée en 1997 à partir de l’Ouganda de Yoweri Museveni et la complicité de Paul Kagamé du Rwanda continue de faire des vagues sociopolitiques dans ce vaste pays et richissime Etat. Pour tout observateur averti de la scène internationale une question vient à l’esprit au vu de ce qui se passe autour de nous. Comment de petits Etats comme le Rwanda et le Burkina Faso, de surcroit cités parmi les pays les plus pauvres de la planète ont-ils pu mener ou continuent des rébellions ou des branches armées dans des Grands Etats plus riches qu’eux ? Cette question mérite d’être élucidée et étudiée à l’aune du nouvel ordre mondial dont sont porteurs les pourfendeurs de l’Afrique, incarnés et joués par Alassane Ouattara, Joseph Kabila, Paul Kagamé et Blaise Compaoré dans le cas d’espèce.

I. Une rébellion pour l’instauration de la déconfiture sociale, la dévaluation politique et la douleur morale.

C’est en 1997 que Laurent Désiré Kabila est entré dans Kinshasa, chassant le président Mobutu Seseseko Kukubenku Wazabenga, malade et lâché par la communauté dite internationale. Kabila était aidé dans son expédition par des Rwandais qui constituaient le gros de son contingent de rebelles et par l’Ouganda de Museveni. Les occidentaux (américains, français, anglais) y compris les israéliens vont jouer un rôle important dans cette prise de pouvoir par Kabila. En contrepartie les rwandais devaient exploiter l’Est de la RDC pour se payer.
La communauté dite internationale avait alors la latitude d’exploiter elle aussi cette riche partie de la RDC. Laurent Désiré Kabila une fois installé au sommet de l’Etat congolais, comme par enchantement, retrouve ses esprits ainsi que sa fibre patriotiques en descendant des nuages éphémères de la prise du pouvoir et renvoie chez eux les rebelles rwandais qui l’on aidé dans sa périlleuse aventure. Il venait de signer son arrêt de mort. Les rwandais rebelles étaient déjà insérés dans l’armée congolaise. Des fantassins aux officiers supérieurs en passant par les officiers subalternes, pullulent dans l’armée congolaise. Une drôle et fâcheuse manière de la part des concepteurs européens et américains de gestion des conflits de construire un Etat avec des crabes, des scorpions et des serpents dans un même panier.
Quel résultat veut-on avoir avec des rebelles et militaires professionnels dans une même unité, une même garnison, ou un même bataillon? Pourquoi est-ce en Afrique qu’ils expérimentent de telles ‘‘bouillies’’ indigestes? Le général James Kabarebe, le colonel Eddy Kapend font partie du contingent rwandais dans l’armée congolaise quand Laurent-Désiré Kabila arrive au pouvoir à Kinshasa. L’un d’eux, le colonel Eddy Kapend, l’aide de camp de Laurent-Désiré Kabila sera soupçonné d’être le commanditaire de la mort du «Mzee» le mardi 16 janvier 2001. Le « Mzee » (c’est-à-dire le chef) Laurent-Désiré Kabila sera d’ailleurs inhumé une semaine après soit le mardi 23 janvier 2001. Son fils ( ?) Joseph Kabila sera son successeur. Sur quelle base coutumière? Avec quels instruments juridiques ce choix s’est-il opéré? Seule la soi disante communauté internationale saura donner une réponse.

Une combinaison dont elle a seule le secret.

En Côte d’Ivoire, c’est le Burkina Faso qui aide la rébellion des Soro, Wattao, Koné Zakaria, Chérif Ousmane et consorts avec le soutien de la France à déstabiliser le régime de Laurent Gbagbo en 2002. Une rébellion entretenue par la France de 2002 jusqu’au 11 avril 2011. Aujourd’hui après l’installation de Alassane Ouattara comme président en Côte d’Ivoire, l’Armée ivoirienne, les FANCI (Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire) créées par une loi en 1961 sous Félix Houphouët-Boigny, aux premières heures de l’indépendance a changé de dénomination par une ordonnance (sans s’en référer à l’Assemblée Nationale comme le recommande la Constitution ivoirienne en pareilles circonstances) du 17 mars 2011, de la seule volonté d’Alassane Ouattara pour devenir FRCI (Forces Républicaine de Côte d’Ivoire) incluant des contingents de rebelles burkinabés, analphabètes, et autres mercenaires venus d’autres horizons. Aujourd’hui, le président rwandais Paul Kagamé, à la tête d’un Etat cité parmi les plus pauvres de la planète se targue de devenir un pays émergent à l’horizon 2020.
Le président burkinabè Blaise Compaoré, exprime la même ambition, pour ne pas dire la même chimère pour sa patrie, le Burkina Faso, un pays émergent à l’horizon 2020. Mais sur quoi comptent-ils ? Bien évidemment le Rwanda sur les richesses pillées de la RDC en utilisant les groupes armés au Kivu et le Burkina sur celles de la Côte d’Ivoire avec les seigneurs de guerre à l’Ouest. Mais regardez la déconfiture des sociétés ivoiriennes et congolaises. L’Est de la RDC est toujours martyrisé par une rébellion en présence de casques bleus de la MONUC (Mission des Nations Unies pour le maintien de la paix en République Démocratique du Congo). Tout comme l’Ouest de la Côte d’Ivoire qui est désagrégé par une horde de seigneurs de guerre venus du Burkina Faso sous le regard partial et complice des forces de l’ONUCI (Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire). Mais quand l’on regarde le passé des deux présidents du Congo Démocratique et de la Côte d’Ivoire, l’on est pris dans un tournis paralysant de faits troublants qui laisse ensuqué.

II. Des présidences en manque de légitimité

Joseph Kabila, l’actuel président du Congo Kinshasa est arrivé au pouvoir dans des conditions floues. Il est officiellement le fils de Laurent Désiré Kabila. Mais comment est-il devenu l’héritier au trône de ‘’son’’ père? Sommes-nous dans une dynastie en RDC? Selon Pierre Péan, journaliste français d’investigations, Joseph Kabila, l’actuel président de la RDC s’appellerait en réalité Hyppolite Kanambe, d’origine rwandaise. Il se serait mis dans les liens d’un mariage avec mademoiselle Luttegarde Kigeri, d’origine tutsi du Rwanda comme lui. Ce mariage civil a eu lieu le 02 juillet 1995 et un fils est même né de cette union.
Pour le commandant Jean-Pierre Ondekane (RCQ) Joseph Kabila était venu à l’AFDL en 1996 non en tant que congolais, mais en tant que militaire de l’APR [Armée Patriotique Rwandaise qui était à l’origine, la rébellion armée tutsi sous l’appellation de Front Patriotique Rwandais (FPR) qui porta Paul Kagamé au pouvoir en 1994]. Quant à Etienne Taratibu Kabila, fils aîné de Laurent-Désiré Kabila, il affirme lui aussi que Joseph Kabila est le fils adoptif de ce dernier et le neveu de James Kabarebe (Cf Pierre Péan, Carnages, Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Fayard, Paris, 2010, p. 415). Il y aurait donc eu changement d’identité de la part d’Hyppolite Kanambe pour devenir Joseph Kabila. Ainsi donc, le Président de la RDC serait un rwandais d’origine qui est installé au pouvoir par les puissances occidentales dans l’optique de mieux exploiter le sous sol riche en minerais rares comme le cobalt, le coltan, importantissime dans l’industrie des cellulaires. Mais mieux, pour que le Rwanda, son pays d’origine profite aussi des richesses de l’Est de la RDC pour devenir un pays émergent en 2020 comme l’affirme son président Paul Kagame. N’estce pas que cette partie de la RDC ne connaît pas la paix? Et ce n’est pas fortuit. Avec cette rébellion du M23 conduite par le général Bosco Taganda dont un rapport produit de l’Onu en juin 2012 (l’Annexe du Rapport des experts de l’Onu sur les violations de l’embargo sur les armes) mentionne la complicité et le soutien du Rwanda aux groupes armés dans l’Est de la RDC.
En Côte d’Ivoire, nous connaissons les origines (…) d’Alassane Ouattara.(Cf les chemins de ma vie, de Henri Konan Bédié, Abidjan, 1997). Nous connaissons aussi les accointances de la rébellion qui l’a porté au pouvoir. Cela est un secret de Polichinelle. Nous savons comment l’élection présidentielle de 2010 s’est déroulée en Côte d’Ivoire avec un soutien inestimable de la France et des Etats Unis d’Amérique apporté à Alassane Ouattara pour des résultats proclamés dans des conditions qui nous ont conduits dans cette guerre de janvier à avril 2011. Mais ce qui est commun, c’est l’impopularité, l’illégitimité de Kabila en RDC et Ouattara en Côte d’Ivoire qui frappe dans la société. Les élections présidentielles en RDC en fin d’année 2011 celle de 2010 en Côte d’Ivoire ont défrayé la chronique et continuent de créer des spasmes sociopolitiques.
En mission au Kenya en novembre 2009, j’ai pu rencontrer un fonctionnaire international sénégalais qui m’a fait une confidence. Il travaillait en 2006 pour le compte du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) en RDC. Le Programme était associé à la gestion l’élection présidentielle de septembre 2006 en RDC. Pour ce fonctionnaire international, c’est Jean-Pierre Bemba qui aurait gagné l’élection. Mais, il y aurait eu des manipulations de chiffres pour déclarer Joseph Kabila vainqueur. Afin de mettre Jean-Pierre Bemba sous éteignoir, des crimes lui on été trouvés en République Centrafrique pour le conduire à la CPI. Quand l’on fait le parallèle avec ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire et le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye l’on comprend mieux le fonctionnement de la machine onusienne. Mais une chose est évidente, c’est l’impopularité de Joseph Kabila en RDC et Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire qui frappe l’observateur averti. Et cela est de notoriété dans les chancelleries. (…)

III.Une économie de guerre qui profite aux voisins

L’on constate que le petit et pauvre Rwanda de Paul Kagamé exporte le coltan alors qu’il n’est pas producteur de ce minerais rare dans son sous-sol. Au Congo Démocratique, 15% de la population active travaille dans les secteurs miniers et industriels, qui contribuaient pour 27,7% au PIB en 2006. D’une superficie de 2.344.885 km² avec environ 60 millions d’habitants. Les ressources minières constituent la principale richesse du pays, qui détient la moitié des réserves mondiales de cobalt et l’une des plus importantes réserves mondiales de cuivre. Il était d’ailleurs le premier producteur mondial de cobalt avec 6.100 t de minerais en 1996, deuxième pour les diamants en 1995 avec 20 millions de carats ; avant 1991, le cuivre était toutefois le produit d’exportation le plus lucratif. Les autres ressources minières sont l’étain, l’or, l’argent, le zinc, le manganèse, le tungstène et le cadmium des minerais rares. Les gisements de pétrole en mer sont exploités depuis 1975. La RDC, un scandale géologique en somme mais une richesse dans le désordre, l’informel et le système D.
En Côte d’Ivoire, le secteur minier est amené à reposer sur la production pétrolière, lancée en 1980, trois ans après la découverte des premiers gisements offshore (officiellement annoncé le 18 octobre 1977, jour anniversaire du Président Houphouët-Boigny quant il bût sa première et dernière coupe de champagne à l’occasion). De 33 000 barils par jour au milieu des années 2000, la Côte d’Ivoire table sur une production de 200.000 barils/jours à la fin de la décennie sous le Président Laurent Gbagbo. L’industrie, qui contribue pour 26,3% au PIB en 2006, est centrée sur l’agroalimentaire. L’activité industrielle ne concernait, avant l’indépendance, que la première étape de la transformation des produits d’exportation (dépulpage du café, séchage du cacao, égrenage du coton, dégrossissement des grumes, préparation des peaux). Depuis 1960, le pays tente de maîtriser de bout en bout les chaînes des productions. Aujourd’hui, elle compte 20 millions d’habitants sur une superficie de 322.462 km². Un PIB de 17,6 milliards $ et 927.9 $ par habitant. La production d’électricité permet de répondre à la demande extérieure et de fournir plusieurs pays de la région. Depuis 2002, date de déclenchement de la rébellion en Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, pays sahélien, qui compte parmi les plus pauvres du monde est devenu curieusement exportateur de cacao, de café, de bois et autres richesses produites en Côte d’Ivoire.
Le Rwanda, avec un produit national brut (PNB) de 200 dollars par habitant, était l’un des pays les plus pauvres du monde en 1993. La production agricole, à la base de l’économie du pays, s’est effondrée. Une grande partie des paysans a fui le territoire rwandais en 1994 et tenté de survivre grâce à l’aide internationale dans les camps de réfugiés du Congo et de Tanzanie. Économiquement, le pays, malgré la mise en place d’un programme d’ajustement structurel appuyé par le Fonds monétaire international (FMI), était déjà au bord du gouffre avant la guerre. Le service de la dette extérieure était passé de 2,1 milliards de francs en 1990 à 5,1 milliards en 1994. Il a une superficie de 26.338 km² avec une population estimée à 10.186.063 habitants en 2008.
Le Burkina est l’un des pays les plus pauvres au monde. D’une superficie de 274.200 Km² avec une démographie d’environ 8 millions d’habitants. Le produit intérieur brut (PIB) était en 2006 de 6,2 milliards de dollars, le PIB par habitant de 429,90 dollars. Près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. L’économie du Burkina repose sur la monoculture du coton, qui fournissait 65% des devises du pays au milieu des années 2000. La production agricole vivrière ne suffit pas à nourrir la population, une des plus importantes de l’Afrique sahélienne. Le développement du secteur minier, encore à ses prémices, représente un espoir pour le pays. L’aide extérieure, très importante, provient principalement de l’Union européenne.
L’on comprend mieux à présent, cette folle ambition de Paul Kagamé et de Blaise Compaoré de faire de leur pays respectif, le Rwanda et le Burkina Faso des pays émergents à l’horizon 2020. Mais sur quoi comptent-ils? Sur les richesses de leurs voisins. Peut-on bâtir un développement à partir des richesses des autres? Cela n’est possible qu’avec les violences et guerres auxquelles nous assistons. Des violences suscitées pour bâtir un développement. Dans ces conditions, ce sont les peuples qui vont en pâtir après. Du banditisme d’Etat. Une instabilité chronique qui en découle. Nous savons comment des seigneurs de guerre burkinabès Amadé Ouérémi, Sana Salifou, Issa Ouédraogo, Issiaka Tiendrébéogo, Kouanda Lassana pillent l’Ouest de la Côte d’Ivoire au profit du Burkina-Faso, au vu et au su de la Communauté dite internationale.
Pourtant il y a un détachement de l’ONUCI dans cette région de la Côte d’Ivoire avec un armement impressionnant. Quand en 2011, de janvier à avril, il était question de détruire l’armée ivoirienne (les FANCI), bombarder une résidence officielle de l’Etat de Côte d’Ivoire où était réfugié le président Laurent Gbagbo, l’ONUCI a déployé un impressionnant armement. Par ailleurs, nous voyons comment des rebelles rwandais pillent l’Est de la RDC toujours en proie à des violences, viols, vols etc.

Alassane Ouattara, le Président de l’étranger?

Serait-il en mission pour le Burkina Faso comme Joseph Kabila le serait pour le Rwanda ? La réflexion est libre et ouverte! Cher lecteur. Des zones de non droit sont entretenues dans l’optique de permettre une meilleure exploitation. L’armée congolaise n’existe pas. Tout comme l’armée ivoirienne d’ailleurs. C’est un ramassis de rebelles, d’analphabètes et des personnes de tout acabit qui ne remplissent pas les critères de nationalité, de niveau d’étude, d’aptitude médical et le critère de formation. Tous ceux qui composent les FRCI en Côte d’Ivoire particulièrement ont-ils passé ces critères que les accords de Ouagadougou mettaient en place ? Voilà les armées nationales, composites, qui sont mises à la disposition de la RDC et de la Côte d’Ivoire pour mieux les exploiter. Pourquoi l’armée congolaise ne vient-elle pas à bout de ces rebelles du M 23 du général Bosco Taganda en RDC ? Pourquoi la MONUC qui est forte de 15.000 hommes ne parvient-elle pas à enrayer la rébellion à l’Est? Pourquoi l’ONUCI en Côte d’Ivoire peine à sécuriser l’Ouest de la Côte d’Ivoire? Allez y comprendre quelque chose.
En Côte d’Ivoire, c’est une colonie de peuplement de l’ouest du pays par les burkinabès qui est enclenchée. Les Ivoiriens du nord voulaient des papiers d’identité. Les Africains, immigrés, fils d’immigrés non Ivoiriens voulaient des pièces d’identité. Telles pourraient se résumer les causes de la guerre en Côte d’Ivoire selon les prétextes avancés par eux pour faire la guerre à Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, les Ivoiriens du nord ont leurs papiers, les Africains non ivoiriens ont leurs cartes nationales d’identité fut-il par des voies détournées en dehors de toute légalité ou par la violence ou par la guerre. Du reste, voici que les wê et les baoulé allogènes sont chassés de leurs terres à l’ouest de la Côte d’Ivoire par les burkinabés et les allogènes du nord. Faut-il laisser faire au risque de désagréger le tissu social pour arriver à une autre crise sociopolitique qui va inéluctablement déboucher sur une guerre civile effroyable ? La survie du régime de «rattrapage» d’Alassane Ouattara et consorts dépendra de sa capacité à transformer ce conflit.
La construction de l’Etat de Côte d’Ivoire, la sauvegarde de la nation ivoirienne dépendent du niveau de sagesse, de la culture politique, de la connaissance et la maîtrise de l’âme ivoirienne par les tenants du pouvoir actuel. Sauront-ils agir ainsi à l’ivoirienne ou vont-ils laisser exploser cette bombe sociopolitique comme des étrangers qui marchent sur un terrain miné? Le cardinal Agré disait que «seule la mère connaît mieux que l’étrangère, la profondeur de la marmite qui doit rassasier sa progéniture». C’est là un indicateur sociopolitique dont il faut tenir compte. C’est à la capacité d’un individu politique de transformer un conflit qu’il démontre sa fibre ivoirienne et sa vision du processus de réconciliation.
Au Congo, depuis l’indépendance, c’est la convoitise des grands «vautours» qui n’ont de cesse de chercher à le dépecer. Un pays sans Etat véritable et réel. «La RDC en tant qu’objet de convoitise étrangère, en tant que proie de pilleurs de matières premières, est structurellement et moralement tombée si bas qu’on doit compter d’ici à une dizaine d’années avant d’escompter une amélioration tangible de sa situation.» écrit Albrecht Consz, diplomate allemand, ancien directeur politique de la MONUC (Forces internationale de l’ONU déployée en RDC.). Hier la France encourageait le Katanga à aller à l’indépendance en adoubant Moïse Tsombe. La France était esseulée. Mais c’était une ère ancienne jugée très sévèrement aujourd’hui. «Aujourd’hui, elle joue les supplétifs d’un grand projet occidental mieux ‘’habillé’’ qu’hier, grâce aux progrès de la communication politique, et qui réussit à faire passer la plupart des actions en direction de l’Afrique pour des opérations destinées à faire le bien du continent et de l’humanité.» «La solution envisagée par les Occidentaux revient à confier au Rwanda le leadership économique de la région des Grands Lacs au détriment du Congo producteur des richesses ( …).
Aujourd’hui, les mesures prises par les institutions internationales (IFI) au Congo reviennent à pratiquer l’encore moins l’Etat qu’il n’en a. Le 11 décembre 2009 la RDC a dû se résoudre à conclure un accord avec le FMI l’engageant à améliorer le ‘’climat des affaires’’ Pour mériter l’allègement de sa dette extérieure, la RDC devra, selon le communiqué de presse du FMI, s’attacher au ‘’développement du secteur privé, notamment par la reforme des entreprises publiques (…), la protection de l’investissement étranger et l’amélioration de la transparence dans la gestion des ressources naturelle.’’ En d’autres termes la RDC doit achever la privatisation de ses secteurs stratégiques (mines, industrie, transport), déjà pourtant très contrôlées par les multinationales occidentales, et doit s’interdire, pour ‘’protéger l’investissement étranger’’ de revoir les contrats miniers (à la notable exception des contrats chinois. » (Cf Alain Bischoff, spécialiste de la RDC, auteur de Le Congo-Kinshasa, la décennie 1997-2007, Paris, Edition du Cygne, 2008). Promouvoir une telle politique, est-ce ouvrir la voie au développement durable du Congo. Mais la RDC peut-elle suivre les dictats du FMI en n’ayant pas un appareil d’Etat fort et souverain sur l’ensemble du territoire, capable de mettre en place une industrie nationale de transformation des matières premières brutes ? Peut-elle dans ces conditions mettre en place une exploitation durable de ses ressources minières et forestières, quand les Occidentaux et les IFI en organisent la tutelle en réservant l’essentiel du profit du Kivu, au Rwanda sous la fallacieuse et nébuleuse ‘’coopération régionale’’ ainsi que le pillage au profit de leurs multinationales? Ce qui se passe au Congo Démocratique n’est pas loin de la réalité ivoirienne. Il vous a été dit président de l’étranger !? Voilà le contenu et le sens aujourd’hui.
La version réelle et présente de ces prédateurs aux visages d’anges, mais dont les actes et actions ne sont nullement humains. Mais comment peut-on remuer ciel et terre pour vouloir occuper le poste de gestionnaire de l’héritage national et lorsqu’on y arrive on laisse cet héritage aux mains d’étrangers au détriment de la nation ? Les Français n’agissent pas comme cela, les Occidentaux en général, d’ailleurs, eux qui ont le sens du patriotisme, mais qui nous font le complexe d’être des nationalistes. Est-ce qu’ils sont sérieux ces présidents africains, à la fin? La République démocratique du Congo et la Côte d’Ivoire sont victimes de leurs richesses par la mafia internationale. C’est ce à quoi nous sommes soumis. Le reste, en Côte d’Ivoire, depuis le 11 avril 2011 n’est que du verbiage creux. Voilà tout le vrai sens et doucereux mobiles de la démocratie installée par les fraudes électorales, coups de canons, de bombes et trafics de tout genre en Côte d’Ivoire, de viols, vols, commerces illicites et autres rébellions au Congo. Oh ! Le Congo et la Côte d’Ivoire sont les faces visibles de l’iceberg non? Ne pas réagir c’est faire preuve de lâcheté et se laisser b… la gueule. Le débat reste ouvert chers Ivoiriens et Africains!

Hilaire Aboké
Juriste, Spécialiste en Gestion des Conflits et Culture de la Paix
Tor Vergata (Banlieue de Rome),
Italie, le 10 juillet 2012

Mon, 16 Jul 2012 13:46:00 +0200

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