L’année du sacre pour la Côte d’Ivoire ?

Les Éléphants de Côte d’Ivoire tenteront de mettre un terme à vingt longues années de disette en s’adjugeant dimanche soir la deuxième Coupe d’Afrique des Nations de leur histoire après celle de 1992. Tombeurs du Mali en demi-finale, ils croiseront le fer avec la Zambie, qui a vaincu contre toute attente le Ghana. Ultra-favoris, ils devront se garder de ne pas faire d’excès de confiance, d’autant plus que le rang de trouble-fêtes des joueurs d’Hervé Renard leur sied à merveille.

Il y aura des larmes dans chaque camp. De joie d’un côté, de tristesse de l’autre. Qui, aujourd’hui, pourrait se hasarder à miser sur l’une ou l’autre des deux formations pour soulever le trophée devant les spectateurs du Stade de l’Amitié Sino-Gabonaise, alors que cette 28e édition de la CAN est une des plus indécises depuis très longtemps ? Car aucun spécialiste du football sur le continent n’aurait pu prévoir les éliminations du Maroc et du Sénégal dès le premier tour. Personne n’aurait non plus parié un centime sur l’accession des Chipolopolos à la finale de la compétition, le tout en se défaisant des Black Stars dans le dernier carré.

La Côte d’Ivoire, une machine à gagner

La présence des Ivoiriens n’est, elle, en aucun cas une surprise. Leur parcours frise la perfection. Leur gardien n’a jamais été battu une seule fois depuis le début du tournoi, et ils possèdent l’attaque la prolifique avec neuf réalisations inscrites. Sans marquer les esprits dans le jeu, ils avancent comme un rouleau-compresseur et bousculent tout sur leur passage. Le Soudan, le Burkina Faso et l’Angola en ont fait les frais lors de la phase de poule. La Guinée Equatoriale, pays co-organisateur, a pris l’eau en quart devant son public.

En demi, ce fut au tour du Mali de se frotter à la machine orange. Pas à la hauteur de l’évènement en première période, il a énormément subi, étant sauvé deux fois par les montants sur une tête de Drogba et un tir de Yaya Touré. Finalement, c’est sur une mauvaise intervention d’Ousmane Berthé que Gervinho est parvenu à trouver la faille et à battre Diakité, juste avant le repos. Lors du second acte, les hommes de François Zahoui ont baissé de pied. Ou les Maliens ont haussé le ton, c’est selon. Toujours est-il qu’ils sont apparus moins fringuant, ne se créant pas d’occasion si ce n’est une frappe de Kalou du gauche, au-dessus. Les Aigles ont eu le monopole de la balle tout le long des dernières quarante-cinq minutes, et auraient pu, en y croyant plus, revenir à la marque. Mais la Côte d’Ivoire a tenu bon, et a décroché sa place pour la finale.

La Zambie, une surprise qui n’en est pas une

Les Ivoiriens ne sont pas aussi souverains qu’ils n’en ont l’air, et c’est peut-être une nouvelle chance pour les Zambiens de créer la sensation. Sortis premier de leur groupe, qui comportait entre autre le Sénégal, ils ont corrigé le Soudan en quart de finale. Au tour suivant, ils ont eu la réussite de leur côté. Dominés par le Ghana, ils ont concédé un coup de pied de réparation non transformé par Gyan Asamoah. Leur dernier rempart, Kennedy Mweene, a multiplié les prouesses devant les attaquants des quintuples champions d’Afrique et à moins d’un quart d’heure de la fin, l’étincelant Emmanuel Mayuka a percé la muraille ghanéenne, plaçant son tir de l’intérieur du droit dans le soupirail de Kwarasey.

L’étiquette d’outsider leur va comme un gant. Coachés par Hervé Renard, ils pratiquent sans contestation possible le football le plus chatoyant depuis l’ouverture de la CAN (passes courtes, rythme, vivacité…), même si mercredi ils ont troqué leur possession de balle et leur maîtrise des débats contre un positionnement très bas et opté pour les contre-attaques. Les Zambiens ont aussi en leur sein deux énormes pépites qui, assurément, vont affoler les cellules de recrutements européennes dans les mois à venir. Il s’agit du milieu de terrain Rainford Kalaba, et de l’avant-centre Mayuka. Ce dernier a d’ailleurs trouvé par trois fois le chemin des filets, signant l’ouverture du score contre le Ghana sur une sublime frappe, qui a heurté le poteau avant de finir sa course dans le but.

Les Ivoiriens, trop favoris ?

Le succès semble promis à la Côte d’Ivoire. Solides, efficaces, les partenaires de Drogba feront face à une équipe a priori à leur portée. Mais c’est peut-être finalement là, au moment où on les voit enfin gagner et récompenser leur fabuleuse génération qu’ils vont encore se prendre les pieds dans le tapis… et voir un autre maillot orange fêter le sacre continental !

Abdalaye Niakaté in nasri91.football.fr/

Thu, 09 Feb 2012 22:40:00 +0100

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