Village ivoirien annexé par la Guinée, des milliers de Burkinabès illégalement naturalisés : Intégration africaine ou complot international ?

La crise ivoirienne n’a pas fini de livrer ses secrets. L’on note et remarque çà et là des irrégularités, des anomalies voire de l’injustice faite aux nationaux. Ces derniers ont perdu tout droit constitutionnel au profit des étrangers. Le garant de notre constitution et donc de nos droits, le Chef d’état M. Ouattara ne lève même pas le petit doigt pour assainir le désordre qui s’installe. Il se plait dans ce désordre étatique qui est devenu le nouveau mode de gouvernance. L’ouest du pays est assiégé par les ressortissants de la sous-région avec la bénédiction des autorités d’Abidjan. Un village ivoirien est annexé par la Guinée et des terres, plantations et habitations sont expropriées par des Burkinabès venus fraichement du Faso. Les autorités d’Abidjan nous parlent tantôt de personnes apatrides ou d’intégration africaine. Pour ce qui est de l’apatridie, je l’ai déjà démontré que ces Burkinabès ne sont pas apatrides. Par conséquent, ils ne méritent pas qu’ils soient naturalisés. Si cela devait être le cas, les autorités ivoiriennes auraient fait de leur cas, un débat national afin d’avoir l’approbation du peuple ivoirien ou l’avis des experts. Les autorités ivoiriennes n’ont fait ni l’un ni l’autre et discrètement et illégalement naturalisent un demi-million de Burkinabès sous le prétexte d’apatridie. Pourquoi cet état de fait ? Que cache-t-on ? Il est clair que ces Burkinabès naturalisés ne sont ni apatrides ni demandeurs de la citoyenneté ivoirienne. Ils constituent le bétail électoral de 2015 pour le compte du RDR. Ils ne peuvent être des électeurs car ils doivent remplir les conditions de leur citoyenneté pendant un minimum de 5 ans. Ils ne peuvent participer qu’aux élections de 2020. Cependant, qu’en est-il de l’intégration africaine dont les dignitaires du RDR en font leur cheval de bataille pour justifier l’annexion de l’ouest par des ressortissants de la sous-région ?

L’intégration africaine est un concept panafricain, qui a pour objectif de réunir tous les noirs et dans le cas d’espèce, les africains autour du plus vieux continent, l’Afrique.

L’intégration africaine s’est d’affirmer dans un premier temps son statut d’africain et de préserver l’intégrité territoriale de nos états. C’est affirmer notre indépendance, notre autonomie et l’amour de notre continent.

Les Africains doivent être fiers d’être des Africains et par la suite des nationaux d’un état africain. Il faut solidifier les états africains par une indépendance politique et financière. Il faut aussi créer des véritables nations fortes, malgré les clivages ethniques et ou culturels. Il faut dépasser ou surmonter ces clivages pour l’intérêt supérieur de la nation.
Par exemple, nous devons être fiers d’être Ivoiriens et non fiers d’être Baoulé, Bété, Dioula, Abbey, Dida, Wê ou autres ethnies. Les ethnies doivent disparaitre pour laisser la place à la citoyenneté du pays. Par conséquent, chaque africain d’être fier d’être un national de tel ou tel pays.

Il ne s’agit pas de nationalisme exagéré mais de la reconnaissance identitaire et de la fierté attachée à cette identité.

Il ne s’agit pas non plus de brader la nationalité pour faire de l’autre un ivoirien ou un guinéen ou autre, mais de l’accepter comme un frère, une sœur, un malien, un guinéen, un burkinabè, un ghanéen etc.

Les organisations régionale et continentale telles la CEDEAO et l’UA ont pour mission de faciliter l’intégration africaine, en garantissant la libre circulation des personnes et biens, la liberté d’exercer un emploi quelconque dans la communauté ou d’investir dans un état membre sans être victime d’une politique exclusionniste, sélective ou protectionniste.

Aussi, la CEDEAO abolit virtuellement les frontières, facilitant l’immigration et la circulation des citoyens des états membres. Ceci pour éviter qu’une nation ou un état ne soit supérieur à un autre. C’est-à-dire que les nationaux des autres états membres ne soient pas forcés d’abandonner leur nationalité au profit de la nation forte.

Les états sont égaux et nul n’est au-dessus. Les états membres s’acceptent mutuellement malgré leur différence culturelle ou linguistique.

Dans le cas des milliers de Burkinabès naturalisés par M. Ouattara, la citoyenneté accordée à ces personnes est contre l’esprit même de l’intégration africaine. Ce n’est pas intégrer un Burkinabè en lui niant son identité, ses origines pour ensuite lui accorder une nouvelle nationalité. Le Burkinabè est déjà intégré, car il est un ressortissant de la CEDEAO. Il jouit pleinement des droits communautaires et il n’est point besoin de lui accorder une autre nationalité. C’est démontrer que le nouveau pays d’adoption est mieux que son pays d’origine. Le faisant, l’on crée un naturalisé de circonstance.
Par contre, l’intégration africaine peut s’appliquer aux nationaux d’un autre pays ne faisant pas partie de la communauté ou de la CEDEAO. Ces nationaux bénéficieront énormément des avantages et droits communautaires en changeant de nationalité. L’Intégration africaine sera amplement développée dans mon prochain ouvrage sur le Panafricanisme.

Pour finir sur le sujet des naturalisés, il ne s’agit pas d’intégration africaine comme le font croire certains militants RDR mais plutôt de migration économique. C’est un autre concept développé par le Haut-Commissariat pour les Réfugiés. Selon eux, il y a des refugiés qui fuient la guerre civile, discrimination sexuelle, religieuse, politique et ceux qui fuient leur pays à la recherche d’un lendemain meilleur. Ce sont des migrateurs économiques et ne sont pas reconnus par le Haut-Commissariat pour les Réfugiés. Ces Burkinabès naturalisés sont en Côte D’Ivoire pour exploiter les terres et les forêts classées, choses qu’ils n’ont pas au Burkina Faso.

Afin de faciliter l’exploitation de nos terres, ces Burkinabès sont naturalisés pour remplir les conditions de l’article 1er de la loi N0 98-750 du 23 Décembre 1998 modifiée.

Article.1.- « Le Domaine Foncier Rural est constitué par
L’ensemble des terres mises en valeur ou non et
Quelle que soit la nature de la mise en valeur.
Il constitue un patrimoine national auquel toute
Personne physique ou morale peut accéder. Toutefois,
Seuls l’Etat, les collectivités publiques et les
Personnes physiques ivoiriennes sont admis à en
être propriétaires ».

Une politique d’épuration ethnique a été mise sur pied par M. Ouattara, pour éliminer ses opposant Wê et s’approprier de leurs terres et plantations. Ces terres très productrices devaient être exploitées par des Burkinabès en qualité de nouvelle main d’œuvre. Le 18 juin 2012, Amadou Soumahoro, Secrétaire Général par intérim du RDR déclarait : « L’ouest sera nettoyé et désinfecté » faisant allusion aux pro-Gbagbo Wê qu’il traitait de déstabilisateurs, d’insectes et d’ordures. Curieusement, cela nous rappelle le mot « cafard » utilisé abondamment pendant la crise Rwandaise pour désigner les Tutsi, opposants au régime de Kigali. Cela avait, en son temps, dans les années 90 entrainé le génocide Rwandais, faisant plus d’un million de morts en 90 jours.
Dans le cas de La Côte D’Ivoire, les insectes et ordures étaient des pro-Gbagbo, qui refusaient de reconnaitre le pouvoir usurpé de M. Ouattara et qui enfin dérangeaient sérieusement les plans de M. Ouattara, la colonisation de l’ouest. M. Amadou n’était pas à sa première sortie de ce genre. Déjà en avril/mai 2012, il déclarait que tous ceux qui s’opposeraient à M. Ouattara iraient au cimetière, d’où le sobriquet Amadou « cimetière ». Cependant, que dire du mutisme inquiétant du Chef d’état devant l’instabilité et ou la volatilité à l’ouest, ces derniers temps?

Les pays de la sous-région ont un handicap énorme : Ils sont très enclavé, c’est-à-dire aucun débouché sur la mer. La colonisation de l’ouest par les ressortissants de la sous-région répond au souci de les désenclaver et leur donner accès sur un port performant : le port de San Pedro. D’ailleurs il est dirigé par M. Hilaire Marcel Lamizana, le fils de l’ancien président Burkinabè Aboubacar Sangoulé Lamizana de 1966 à 1980. Les frontières coloniales actuelles vont progressivement disparaitre pour céder la place à des frontières imaginaires, rétrécissant la superficie de la Côte D’Ivoire. Les pays de la sous-région, enclavés et très pauvres, pourront se servir des villes annexées pour se développer. La main d’œuvre viendra essentiellement de ces pays-là car considérée très docile et moins chère. Dans le souci de ne pas alerter les autres états membres de la CEDEAO, la France désigne M. Ouattara à la tête de cette organisation.

Cela aura pour objectifs de mettre à exécution le plan diabolique de la France mais également de freiner toutes les contestations des ivoiriens en particulier et de la communauté internationale en général. M. Ouattara étant au pouvoir et Président de la CEDEAO, il parlera au nom de cette organisation régionale en termes d’intégration africaine. En clair, M. Ouattara apporte sa bénédiction à l’annexion des villes et villages.

Le complot international contre la Côte D’Ivoire n’était pas seulement d’installer M. Ouattara à la tête de notre pays mais aussi répondait à des soucis économiques et pour la survie de l’économie des occidentaux. Il faut annexer les terres productrices de café et de cacao très prisés en Europe et ailleurs. Il faut racheter ces terres avec les ressortissants de la sous-région pour une large exploitation voire industrielle. Il faut aussi un port performant pour écouler ses produits. Tout ceci va leur garantir une stabilité sur les marchés financiers. Les occidentaux évitent ainsi d’être victimes des desiderata des producteurs de cacao et café, comme ce fut le cas en fin des années 80 avec le Président Houphouët. Le Président Houphouët avait bloqué la vente du cacao espérant faire grimper les prix sur les marchés. Cela a eu pour conséquences, l’instabilité et la volatile des prix sur le marché, rendant très vulnérables les occidentaux. Ce coup d’état de 2011, n’a pas encore livré tous ces secrets. Les ivoiriens doivent s’attendre à des changements profonds de leur droit constitutionnel, de la superficie du pays mais aussi d’être un pays annexé par les multinationales occidentales. L’économie du pays reposant sur l’agriculture sera une chose du passé. La paupérisation de la Côte D’Ivoire ne fait que commencer et va s’accentuer avec l’installation des multinationales. Le choix porté sur M. Ouattara n’était pas un heureux hasard. N’étant pas du pays, il est mieux placé ou indiqué pour faire la sale besogne des occidentaux. Un ivoirien de souche n’aurait jamais pu faire la moitié du sabotage de notre économie et aussi piétiner notre souveraineté.

Le Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises (FDRC) :
-Interpelle les autorités ivoiriennes à mettre fin à l’exode régional dans l’ouest de notre pays en rapatriant les nouveaux colons.
-Interpelle les autorités à l’application stricte de la loi sur le foncier rural.
-Exige des autorités à restituer les terres et plantations expropriées à leurs vrais propriétaires.
– Exige la sécurisation des populations et des biens dans l’ouest du pays.
– Interpelle les autorités à se pencher sur le foncier rural et ses corolaires en mettant en application les recommandations du Comité Technique Interministériel à Bassam le 5 octobre 2012 et d’ACDHRS à Yamoussoukro du 6 au 8 octobre 2012.
– Déconseille aux autorités ivoiriennes d’abusivement et illégalement naturaliser des ressortissants de la sous-région afin qu’ils exproprient les terres des nationaux.
-Encourage les autorités ivoiriennes à ouvrir un débat national sur le foncier rural et la naturalisation des Burkinabès.
-Encourage les autorités ivoiriennes à restaurer l’état de droit et à respecter les droits constitutionnels des ivoiriens selon les textes en vigueur.

Nick De Bessou
Juriste
Président du Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises (FDRC).

Sat, 30 Mar 2013 16:07:00 +0100

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