Côte d’Ivoire – OURAGAHIO : Une tombe profanée par des inconnus dans le village de Kpapékou.

Dame Gouléhi Marceline peut-elle reposer éternellement en paix au cimetière de Kpapékou ? Elle qui avait instruit dans ses derniers instants sa progéniture de lui consacrer une veillée funèbre religieuse si elle venait à être rappelée à Dieu. Ces voeux n’ont pas été exaucés suite à une incompréhension entre les fils et filles de la défunte et la paroisse de l’église catholique. Mais pire, pour ne pas dire inacceptable, sa dernière demeure logée au cimetière de Kpapékou, gros village de la commune de Ouragahio et situé à 6 kilomètres du chef-lieu, a été profanée par des individus non encore identifiés.

En effet, décédée depuis le 15 mars 2020 à l’hôpital général de Gagnoa, les obsèques de dame Gouléhi Marceline ont dû être repoussées plusieurs fois. Et pour cause la pandémie du coronavirus qui sévit en Côte d’Ivoire et les mesures barrières sanitaires annoncées par l’État. Finalement c’est le 6 juin dernier qu’elles ont pu se dérouler dans une atmosphère chargée d’incompréhension. Entre jouer la musique à cette veillée pour certains dont les enfants de la défunte, ne pas la jouer pour d’autres parmi lesquels le chef de village de Kpapékou, régulièrement informé de la date des obsèques selon le chef de terre et qui veut faire appliquer des mesures barrières soutenues par le sous-préfet de Ouragahio. C’est à dire l’interdiction d’animation sonore à cette veillée parce qu’elle serait loin de tenir compte de la distanciation. Les gens vont naturellement danser serrées. Tout bien pesé, la veillée funèbre s’est déroulée sans aucun incident jusqu’au petit matin. Et vers 11 heures ce samedi, 6 juin la dépouille de Gouléhi Marceline a été conduite à sa dernière demeure au cimetière de Kpapékou.

Mais voilà que le lundi, 8 juin des gens accourent chez les enfants de la défunte pour leur signifier que la tombe de leur regrettée mère a été profanée. La dalle qui fermait la porte d’entrée de la caisse de bois arrachée, sa fermeture enlevée et des pagnes de valeur emportés laissant le corps de dame au fond du cercueil. Selon chef de terre, l’un des fils de la défunte les mots manquent pour qualifier l’acte d’une extrême barbarie. " Comment est-ce possible que dans un village où la densité des gens qui savent lire et écrire est estimée à 70 % . C’est pour la première fois qu’un tel acte se produit ici à Kpapékou. Les auteurs et commanditaires de cette profanation de tombe doivent être l’objet d’un châtiment à la dimension de leur faute qui est un scandale en pays Bété " s’est-il indigné. La brigade de gendarmerie de Ouragahio après avoir fait le constat a ouvert une enquête pour mettre le grapin sur ces malfrats.

Jefferson GNABRO
Correspondant permanent à Gagnoa

Fri, 12 Jun 2020 11:27:00 +0200

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