Eléphants / Présents en Afrique du Sud : Voici les joueurs à polémique / Eriksson valait-il le coût ?

Photo : DR
L’équipe nationale ivoirienne sortira de la coupe du monde 2010, dès la fin de la phase de poule, comme ce fut le cas en 2006 en Allemagne. Au fur et à mesure que l’heure de la séparation approche à grand pas, il y a des faits qui démontrent que l’ambiance que d’aucuns avaient qualifié de bonne au sein du groupe, n’était qu’un véritable leurre. En clair, les joueurs ivoiriens n’ont pas su taire les querelles intestines qui les avaient noyés à Cabinda, à la faveur de la CAN 2010. En vrais hypocrites, ils ont fait semblant pour tromper la vigilance des sportifs ivoiriens et bien sûr du président de la FIF, Jacques Anouma, qui avait cru qu’en enrôlant un coach de qualité, les Eléphants allaient surprendre plus d’un à la coupe du monde en terre sud africaine. Avant le coup d’envoi du tournoi, tout marchait à merveille jusqu’à ce que survienne l’événement qui allait tout foutre en l’air : la blessure de Didier Drogba au cubitus droit lors du match amical contre le Japon en Suisse. Si l’on a constaté l’émoi de ses coéquipiers de la sélection et aussi leur élan de solidarité au chevet du capitaine « annoncé » forfait pour le Mondial 2010, c’était au fond un ouf de soulagement pour le groupe qui comptait s’exprimer sans lui. Pour ceux qui l’ignoraient, Didier Drogba a été boycotté à la CAN angolaise sans raison valable par un groupe de joueurs qui aurait pour chef de file, Kolo Touré. Parce que ce dernier, à en croire une source digne de foi, voulait le brassard de capitaine détenu par Didier Drogba. Le buteur des Blues, blessé avant le début du Mondial 2010, Kolo Touré voyait bien son heure pour conserver à volonté le précieux sésame (brassard). Mais voilà que Didier Drogba va revenir à la surprise générale pour prendre part au tournoi. S’engage alors une guerre froide entre les deux hommes, même si la FIF et certains joueurs ont su jouer les facilitateurs pour éviter un clash à propos d’un brassard, avant le match contre le Brésil, le 20 juin 2010. Entre Kolo Touré et Didier Drogba, il y a donc problème et cela joue un sale tour à toute l’équipe. Le mal à propos du brassard est profond. Puisque Kolo n’a pas trouvé utile de remettre le brassard à son capitaine qui entrait en jeu lors du match contre le Portugal, le 15 juin. Outre ces deux cadres de cette équipe nationale qui se détestent à souhait, il y a le fait que certains joueurs sont contestés par leurs coéquipiers pour leur méforme depuis belle lurette.

Leur place est sur le banc

Didier Drogba n’est pas à 100% de sa forme. Blessé au cubitus droit, le meilleur buteur de la Premier League ne devait pas conduire seule l’attaque des Eléphants dans un tournoi de haut niveau. D’où l’interrogation de certains joueurs relayée par l’IA, (« Que vaut un Drogba handicapé ?») qui n’a pas plu à certains sportifs. Il a certes marqué contre le Brésil, mais où cet unique but a-t-il conduit l’équipe ? Demandaient des observateurs avertis qui croient dur comme fer qu’Eriksson est incapable de se séparer d’un Drogba même handicapé. Et pourtant, sa place était sur le banc et il devait être un joker de charme comme il l’a été face au Portugal. Avec lui, Aruna Dindane et Kalou Salomon qui ont été transparents durant deux matches. D’aucuns clament déjà que « Dangerman » est fini. Et ils n’ont pas tort tant le joueur de Portsmouth en Angleterre, a perdu de son lustre d’antan, incapable d’aligner deux passes ou de centrer pour Didier Drogba face au Brésil. Elle est bien lointaine, l’époque de Dindane ! Kalou Salomon, mérite également le banc. Titularisé à chaque fois chez les Eléphants, le petit frère de Bonaventure suit malheureusement les traces de son aîné qui n’a jamais convaincu les Ivoiriens. Passé le temps du brassard, Kolo Touré est aussi sur cette liste des joueurs qui méritent de cirer leurs fesses sur le banc de touche. Qu’on ne se mente plus, Kolo Touré est un véritable trou au sein de la défense ivoirienne. Mieux, il est devenu une sorte d’escorte douanière, accompagnant sans frémir les attaquants adverses. Et avec lui, sein de la défense ivoirienne. Tiené Siaka, a lui aussi montré ses limites. Où est passé Boka Arthur ? Est-il blessé ? Eriksson ne connaît vraiment pas ce petit poucet. Que dire du portier numéro un des Eléphants ? Ce qui est sûr, Copa Barry ne sait pas à quel moment crier sur les joueurs ivoiriens. Sa titularisation dans les buts n’a jamais plu aux férus du ballon rond en Côte d’Ivoire depuis qu’une rumeur a fusé sur sa mise à l’écart à Lokeren en Belgique durant la saison 2010. Mais qui peut le remplacer ? Enorme préoccupation. Copa constitue donc un joueur à polémique au même titre que Didier Drogba, Kolo, Kalou, Tiené Siaka et Dindane. Pour espérer sauver dans un premier temps, l’honneur face à la Corée du Nord, le sélectionneur Eriksson devra revoir sa copie en rappelant sur le banc ces joueurs à polémique pour laisser les autres s’exprimer. L’attaque devra être confiée dorénavant à Gervinho, Kader Kéita et Doumbia Seydou. Ils doivent être titularisés et Drogba en renfort après la pause du fait de sa blessure. Si Eriksson met à l’écart tous ces joueurs à polémique, il pourra vaincre leur orgueil et surtout rêver d’une victoire éclatante face aux Chollima, le 25 juin. Qui ne risque rien, n’a jamais rien

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Par Annoncia Sehoué

Eriksson valait-il le coût ?

Un exploit ? Non, un miracle. La Côte d’Ivoire doit espérer une nette victoire du Brésil contre le Portugal, vendredi, et un nouvel effondrement des Nord-Coréens pour rêver à la qualification. Cela semble quasiment fini, comme en 2006, sur le pas de la porte des huitièmes de finale. L’image laissée ne sera toutefois pas aussi glamour qu’en Allemagne. Sur le plan comptable, l’équipe ne doit pas rougir de ses performances, elle a gratté un point contre le Portugal (0-0), et cédé devant des Brésiliens (1-3) plus forts, plus expérimentés. Sven-Göran Eriksson a construit un bloc en béton armé pour éviter des naufrages et s’épargner, en creux, d’assombrir son avenir personnel. Peut-on lui en vouloir ? Il est venu aussi avec l’idée qu’une performance intéressante l’aiderait dans sa quête d’un club, la Côte d’Ivoire n’étant qu’une passade. Il n’avait ni la connaissance des joueurs, ni celle des hommes et restait tranquillement dans son coin avec son staff élargi de onze personnes…Il a bâti en dur, préférant la puissance d’un Aruna hors du coup à un Gervinho supersonique, rejetant de la liste Faé ou Yapi, par exemple, capables d’apporter cette identité technique à un effectif dépourvu de milieux créateurs. Comment pouvait-on sélectionner Gosso (zéro minute de jeu avec Monaco depuis janvier), Koné Kouamatien ou façonner un groupe avec cinq défenseurs centraux ? En interne, certains évoquent déjà des accointances avec des agents bien placés pas mécontents de voir leurs ouailles parmi les vingt-trois…

Eriksson a fait du Eriksson, de manière cohérente, et il n’y a aucune raison de le lui reprocher : il a effectué lors des deux matches les mêmes changements, n’a pas bougé d’un iota son système. Les plus gros CV avaient un peu plus de chance que les autres, les clubs anglais une vraie hégémonie devant ce qui fermait la porte à Seydou Doumbia, le serial buteur des Young Boys de Berne. Finalement, en cas de succès contre la Corée du Nord, Eriksson pourra sceller sa Coupe du monde de manière assez positive, mais il n’aura jamais influé sur le cours d’un match, jamais tenté d’utiliser les ressources de son banc. Comme en France, les responsabilités viennent d’abord d’en haut, d’une fédération complètement dépassée.

Comment peut-on prendre un homme qui ne parle pas la langue deux mois avant le début d’une compétition, briser le travail accompli en plus de deux ans par Vahid Halilhodzic qui n’était pas responsable de tout dans le désastre de Cabinda ? Jacques Anouma, le président, a cédé à la pression publique et s’est dédouané en lâchant son ancien sélectionneur via un fax, manière pour le moins inélégante de s’en séparer… On lui reprochait sa CAN ratée tout en oubliant qu’un but valable avait été refusé aux Ivoiriens en quarts ; on lui reprochait son style frileux, alors qu’Eriksson présente un style glacial. Coach Vahid n’aurait peut-être pas mieux réussi, mais il avait d’autres solutions en poche. Anouma a préféré un mercenaire pour qui la sélection ne représentait qu’un tremplin…Le Suédois, en tout cas, toujours très sympa, n’a jamais perdu le sourire et on le comprend. En trois mois, dont trois matches de compétition, il aurait touché près de 800 000 euros. Halilhodzic affirme n’avoir pas pu regarder un match des Éléphants lors de cette Coupe du monde. Il ne s’est toujours pas relevé de son éviction. Et la Côte d’Ivoire, elle, s’en remettra-t-elle ?

Source : l’équipe.fr

Wed, 23 Jun 2010 02:10:00 +0200

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