Procès de l’ex-chef d’Etat ivoirien à La Haye Gnénéma Coulibaly : « Gbagbo est un ami, on n’a pas intérêt à le voir condamné» « Pourquoi Dogbo Blé a été inculpé pour génocide » « Les arrestations troublent notre sommeil »

Les droits de l’homme, plus on sort de la crise, plus on a l’impression qu’ils sont moins respectés.

Coulibaly G. Je ne sais pas avec quelles lunettes vous appréciez les droits de l’homme, mais j’ai comme l’impression que le reste des observateurs affirment plutôt que les droits de l’homme se portent de mieux en mieux en Côte d’Ivoire. Sauf à nous donner des éléments d’appréciation ou à commenter pour fonder votre appréciation négative de l’évolution des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Ce qu’il faut retenir, c’est que lorsque nous arrivions à la tête de ce département en juin 2011, l’ensemble des Ivoiriens et tout ceux qui vivaient en Côte d’Ivoire se préoccupaient de l’insécurité, de l’absence d’emplois, de l’absence de soins, de l’absence de prévention culturelle. Toutes choses qui, aujourd’hui, sont de plus en train de disparaître. L’insécurité est quand même beaucoup réduite en Côte d’Ivoire aujourd’hui, le droit à l’éducation, dans la proportion la plus grande concernant les plus jeunes à mon sens, a un niveau normal puisque les examens ont commencé dans de bonnes conditions pour les plus petits, les autres commencent incessamment. Le droit à la santé, me semble t-il également, il y a de plus en plus de disponibilité dans les hôpitaux à recevoir et à traiter les malades qui s’y rendent. Globalement, les droits de l’homme en Côte d’Ivoire sont de mieux et en mieux respectes selon moi.

Et pourtant au plan politique et militaire, on assiste à des arrestations jugées arbitraires par les organisations internationales et nationales.

Coulibaly G. Je ne sais pas ce que les gens appellent arbitraire mais je dois aussi indiquer que nul part au monde, il n’y a d’Etat où les gens ne font pas lieu de poursuites judiciaires. La bonne santé des droits de l’homme ne se compare pas à l’aune des arrestations ou des procédures judiciaires. C’est vrai qu’en Côte d’Ivoire cela peut paraitre beaucoup et surtout gênant. Peut paraître j’ai bien dit, parce que les gens sont plus focalisés sur ces aspects des droits de l’homme que sur les autres aspects. C’est d’ailleurs ce qui nous motivent à organiser incessamment si je ne m’abuse, le 19 de ce mois, un séminaire à l’attention de la presse pour qu’on puisse comme nous l’avons promis lors des matinales du gouvernement, instruire les journalistes sur ce que c’est que les droits de l’homme. En réalité, les droits de l’homme ne se limitent pas aux droits civils et politiques. Si on ne prend cela que pour apprécier globalement, c’est à dessein que je vous ai parlé de l’éducation, de la santé, de la culture pour que vous ayez une vue globale. Mais il est clair qu’un pays qui sort de conflit comme la Côte d’Ivoire ne peut pas se passer de situation quasi spectaculaire, parce que c’est à la fois pédagogique, didactique et également en vue donc de permettre une forme de quiétude. C’est de tous les jours et c’est tous les jours que l’on annonce des coups d’Etat, des ceci. Toutes choses qui ont vocation à éloigner les investisseurs, à troubler la quiétude des Ivoiriens. En retour, il est normal que des choses soient annoncées en face pour faire, si vous voulez l’équilibre des informations. Mais si nous n’étions pas dans cette psychose permanente, il est clair que ces faits d’arrestations n’auraient même pas fait l’objet de commentaires. Et quand vous dites qu’on arrête des pro-Gbagbo, j’ai tendance à vous dire qu’il y a des pro-Gbagbo qui sont libres, mais pourquoi donc ?. On entend d’autres parler sur les antennes, prendre des positions à l’image de Miaka Ouretto, mais on peut impersonnaliser le débat. On entend des responsables du Fpi s’exprimer dans ce pays, critiquer l’action du gouvernement sans qu’ils ne fassent l’objet d’arrestation, vous êtes d’accord avec moi.

Oui mais au niveau des pro-Ouattra, aucune arrestation n’est faite ?

Coulibaly G. Ils ne sont pas dans des considérations de coup d’Etat.

Que dire alors, puisque le général Dogbo Blé vient d’être inculpé pour génocide alors que des pro-Ouattara sont aussi accusés d’avoir commis des crimes en Côte d’Ivoire?

Coulibaly G. Oui ! Mais, vous n’êtes pas aussi sans savoir que le gouvernement a mis en place une institution qui est la Commission nationale d’enquête qui ne va pas tarder à rendre son rapport, puisqu’elle est en fin de mandate, mais que la situation de ceux qui sont déjà inculpés est due au fait qu’ils ont fait l’objet d’arrestation par ailleurs depuis la fin des combats sur la Côte d’Ivoire. Ils ont été appréhendés pour atteinte à la sécurité de l’Etat, crimes économiques, et aujourd’hui, à l’issue des investigations menées par d’autres entités, apparaissent ces notions. Donc, leur position n’est pas liée à leur situation de génocidaire, si je puis dire ainsi, parce ce n’est pas pour cela qu’ils sont allés d’abord en prison. Ils y sont allés initialement pour des faits d’atteinte à la sureté de l’Etat et pour des faits de crimes économiques. Ce n’est qu’hier que Dogbo Blé et peut-être certains d’autres après apparaitront sur le tableau des crimes de guerre et crimes contre l’humanité

Devant ces arrestations et tortures physiques, quel rôle jouez-vous auprès de vos collègues concernés pour les amener à respecter les articles 3 et 22 de la Constitution ivoirienne qui interdisent de telles pratiques ?

Coulibaly G. Nous condamnons tout acte de violence physique et tout acte d’atteinte aux droits de l’homme, notamment à la vie et l’intégrité physique. Nous avons toujours élevé des protestations lorsque nous avons été saisis de ces allégations. Je voudrais dire que bien souvent, on fait des tempêtes dans des verres d’eau parce que ce dont on parle n’est pas un fait nouveau en matière de traitements dans les procédures qui sont connues. Nous nous attelons, nous attirons leur attention sur la nécessité de respecter les droits de l’homme et ceci est d’autant plus difficile que nous sommes dans une période d’instabilité sécuritaire. C’est ce qui rend la tâche des droits de l’homme difficile actuellement en Côte d’Ivoire. Vous conviendrez avec nous que nous avons le sommeil troublé lorsque nous entendons que des gens ont été arrêtés. Vous savez que le président de la République, vous l’avez lu, a interpellé un responsable de l’armée parce qu’il y en a qui font du zèle, ils croient que c’est nécessaire. Le président de la République et tout le gouvernement sont contre de telles attitudes et nous l’avons démontré à travers cette interpellation du responsable des arrestations que beaucoup d’entre nous aussi apprennent à travers la presse. C’est dire que ce n’est pas une cabale, c’est dire que ce n’est pas une action structurée comme certains le croient, souvent au niveau de l’Etat ou des membres du gouvernement. Ce sont souvent des actions individuelles qui sont malheureusement la résultante des mauvaises habitudes ou de la mauvaise perception des droits de l’homme que les gens ont eu depuis cette décennie qui vient de s’écouler.

La réconciliation piétine alors que vous disiez, l’année dernière, que le transfèrement de Laurent Gbagbo allait faciliter la réconciliation. N’avez-vous pas l’impression de vous êtes trompé ?

Coulibaly G. Non ! Je demeure presqu’un an après convaincu que le fait que l’ex-chef de l’Etat ne soit pas sur le territoire de la République facilite la réconciliation. Pourquoi ? Vous savez que lorsque qu’il était sur le territoire de la République, il était sous la responsabilité des autorités ivoiriennes. Il fallait à la fois veiller sur son intégrité physique, sa sécurité et en même temps entreprendre des actions pour déboucher sur la réconciliation. Aujourd’hui, les autorités sont déchargées d’une partie des obligations qui leur incombaient. Ce qui leur permet de se consacrer davantage à l’œuvre de réconciliation. Donc, n’ayant plus à charge de la santé de l’ex-chef de l’Etat, les membres du gouvernement et le pouvoir en place ont plus le temps et d’énergie à consacrer à la réconciliation. Voilà ce que je disais, c’est le fond de ma pensée. Je ne suis pas sûr que je me sois trompé puisque depuis lors, certaines actions sont posées. Mais il faut que les Ivoiriens comprennent ou que le reste de la communauté comprenne que la réconciliation est à l’aune de la difficulté qui est à l’origine de sa nécessité. En clair, si les faits qui justifient la réconciliation se sont déroulés sur trois mois, il est plus facile en un mois ou deux d’obtenir la réconciliation. Mais lorsque la réconciliation résulte de faits qui ont duré dans le temps, dans notre cas d’espèce, nous sommes remontés jusqu’à au moins 1999. On pourrait aller beaucoup plus loin dans le passé. Mais depuis cette période, le tissu social ivoirien est mis en mal. C’est depuis cette période qu’on entend parler de « ma carte d’identité a été déchirée, on ne me reconnaît pas la nationalité, on m’a fait ceci, on m’a arraché ma plantation ». Donc, il y a une foule d’évènements qui ont débouché sur cette nécessité de réconciliation dont le pic n’a été que les évènements post-électoraux. Ce n’est pas cela qui justifie la réconciliation, ce ne sont pas les évènements post-électoraux. Si on se focalise sur cela, on ne peut pas savoir que plus la plaie est pourrie, plus il faut du temps pour guérir. Donc la réconciliation en Côte d’Ivoire prendra du temps et comme elle ne signifie pas impunité, elle a même besoin que d’abord, il y ait justice avant qu’on ne se réconcilie

A la CDVR, on croit qu’il y a de la vengeance dans les actions du gouvernement.

Coulibaly G. La vengeance est une notion qui est un peu différente selon l’angle sous lequel on l’ apprécie. Moi, personnellement, je ne vois pas de vengeance parce que j’estime qu’il y a vengeance quand une action résulte d’une attaque personnelle ou d’une souffrance personnelle. Je ne crois pas que ceux à qui l’on pourrait reprocher des faits agissent pour avoir été personnellement touchés. S’il s’agit des faits que nous connaissons tous, c’est-à-dire la souffrance de la Côte d’Ivoire, la souffrance des Ivoiriens, qui venge qui, puisque tout le monde est concerné?. Autant ceux qui aujourd’hui sont dans l’aile de l’opposition pour n’avoir pas continué à garder le pouvoir, autant ceux qui sont dans le pouvoir, ont tous plus ou moins chacun souffert de ce qui a brisé le tissu national. Alors, je ne vois pas comment on peut parler de vengeance parce que je crois que les actions qui sont en train d’être posées tendent plutôt à faire oeuvre de justice. Je suis pour que justice soit. Je l’ai toujours dit, je serai choqué si d’aventure il n’y ait pas de justice impartiale, je serai choqué. J’invite donc les uns et les autres à ne pas mettre trop de passion dans l’appréciation des évènements. Peut-être que tantôt, il faut considérer que la justice doit précéder la réconciliation. Parce que je ne pourrai me réconcilier avec quelqu’un que s’il est reconnu le tort qu’il m’a fait par lui même ou par une autre entité. Si c’est par lui même, aujourd’hui, vu certaines positions et déclarations de certaines personnes mises en cause, on a beaucoup de peine à croire qu’ils reconnaîtront qu’ils ont fait quelque chose en Côte d’Ivoire. D’autres proclament même qu’ils n’ont rien fait quand bien même l’histoire, les films sont là, bien patents pour dire qu’ils ont fait quelque chose. Donc, il faudrait peut-être une instance externe à eux pour établir leur culpabilité ou leur responsabilité afin que s’ils acceptent la décision, que nous puissions vraiment aller à la réconciliation.

Qu’est-ce que le gouvernement a comme intérêt de voir l’ex-président Laurent Gbagbo condamné ?

Coulibaly G. Je ne crois pas que le gouvernement a intérêt à le voir condamner. Moi-même, en tant membre du gouvernement, je l’ai déjà dit par ailleurs, je pense que s’il est indiqué que Laurent Gbagbo n’a rien fait par la Cpi, eh bien, nous serons tous heureux parce que c’est quand même un frère, c’est un ami à nous tous en Côte d’Ivoire. Mais nous ne pouvons pas partir du principe qu’il faut qu’il soit condamné. J’ai déjà dit quelque part qu‘en cas de conflit, il ne peut avoir de responsabilité unilatérale, ce n’est pas possible. Si vous prenez des armes et que vous vous confrontez, il y a la participation de chacun aux résultats. Parce que nous ne pouvez pas dire à la balle allez à gauche ou allez à droite, vous ne faites que la tirer. Dans cette circonstance, je pense que chacun doit humblement reconnaître qu’il a pris part d’une certaine manière à la survenue de tout ce qui est arrivé. Certains ont pris une part plus importante, d’autres une part moins importante. Le problème de Laurent Gbagbo, c’est bien qu’il était chef de l’Etat et que son serment prêté à l’occasion de son investiture lui fait l’obligation du résultat contraire de ce qui a été constaté, c’est ça. En même temps que vous avez l’avantage en passant d’avoir les sirènes, tout le monde s’arrête, vous passez. Ça ce sont les bons côtés. Donc quand après il y a des problèmes, il y a les mauvais côtés. Je pense que c’est ça la circonstance. Mais nous souhaitons que véritablement il y ait justice et que cette justice soit des plus impartiales possibles.

Vous avez des projets, pouvons nous savoir votre volonté de créer une culture un esprit des droits de l’homme ?

Coulibaly G. Pour que nous puissions projeter, il faut que nous ayons nous-même bien conçu de quoi il s’agit. La culture des droits de l’homme en Côte d’Ivoire, dans notre esprit et dans notre vision, c’est le fait que toutes les couches sociales de Côte d’Ivoire, tous les individus vivant en Côte d’Ivoire, avant de poser une action, s’interrogent par rapport aux droits de l’homme. C’est pourquoi, nous faisons déjà des caravanes à travers le pays, nous en avons fait dans plusieurs grandes localités de quatre grandes régions pour que le commun des citoyens ait à l’esprit le mot droits de l’homme. Parce que quand nous faisons ces caravanes de proximité ce sont les populations qui s’interrogent. Mais de quoi s’agit-il ? On dit qu’il s’agit des droits de l’homme. Ça fait tilt dans l’esprit des citoyens. A partir de cet instant, il peut s’il a un peu de curiosité s’intéresser à cette idée-là, chercher à savoir c’est quoi. C’est cela notre premier objectif. Faire en sorte que chaque fois que vous voulez poser une action, vous vous demandez est-ce que c’est conforme aux droits de l’homme. A partir de là, vous pouvez agir ou vous arrêter. Et pour que les gens puissent se poser ces questions, il faut qu’ils aient conscience et ensuite connaissance des droits de l’homme. Nous faisons la conscience des droits de l’home par la sensibilisation, par ces actions de proximité et la connaissance par la formation. Nous l’avons fait à travers les commandements des forces militaires, nous allons également la faire avec la presse, avec la jeunesse, avec les élèves, avec les chefs traditionnels pour toutes ces personnes s’impliquent parce que ce n’est pas qu’une affaire du ministre des droits de l’homme. C’est nous tous qui profitons du respect des droits de l’homme, c’est nous tous qui devons nous investir dans la promotion et la protection des droits de l’homme. Parce que s’il ne s’agit de nous tous seuls, c’est clair que nous ayons fait œuvre vaine. Donc notre perception, notre vision, c’est que vous, moi, tous ceux qui sont en Côte d’Ivoire, chaque fois qu’ils se réveillent, chaque fois qu’ils doivent poser une action, ils se demandent est-ce que c’est conforme aux droits de l’homme. Si oui, en ce moment la culture des droits de l’homme c’est ce reflexe là, si non en ce moment la culture des droits de l’homme c’est ce reflexe là. Parce que quand c’est oui, ça veut dire c’est dans le bon ton, quand c’est non il se retient, ça veut dire c’est dans le bon ton pour les droits de l’homme.

En quoi consiste cette caravane ?

Coulibaly G. La caravane une action de sensibilisation de proximité à l’effet d’éveiller les couches sociales sur ce que c’est que les droits de l’homme.

Qu’en est-il de la bibliothèque numérique dont on parle ?

Coulibaly G. La bibliothèque numérique, c’est un autre aspect, c’est la formation en droits de l’homme, donc la connaissance des droits de l’homme. Nous sommes déjà avancés dans ce projet puisque nous avons obtenu de l’université libre de Bruxelles la possibilité de mettre à notre disposition tout ce qui concerne la formation en droits de l’homme, en initiation en droit de l’homme sous forme numérique. Nous avons des clubs de droits de l’homme dans les lycées, nous en développerons à l’université et nous auront des clubs populaires, c’est-à-dire pour les civils. Le club des droits de l’homme, c’est tout simple. Dans la version numérique, c’est un ordinateur ou plusieurs rassemblés quelque part ou vous pouvez les supports numériques pour vous renseigner sur les droits de l’homme. Donc cette mission est assujettie ou subordonnée à l’acquisition de ces ordinateurs.

L’introduction des droits de l’homme comme une matière dans le système éducatif de la Côte d’Ivoire, à quand son application ?

Coulibaly G. Nous l’avons dit, nous avons soumis un projet à l’Unesco lors du passage de Mme Irina Bokova la dernière fois, pour qu’ils nous soutiennent dans cela à travers la mise à disposition d’experts pour analyser avec le ministère de l’Education nationale, comment on fait cela. Ce n’est pas de la création nouvelle, ça existe ailleurs. Et comme l’Unesco rassemble plusieurs Etats, plusieurs expériences, ils vont nous faire parvenir les experts et certainement les moyens logistiques de pouvoir formaliser cette vision qui est d’instruire les tout-petits et les collégiens à la notion des droits de l’homme parce que nous imaginons que si dès l’école primaire ils ont acquis les notions de droits de l’homme, ce seront des citoyens et des adultes plus respectueux de cette question des droits de l’homme.

Vous avez demandé et obtenu l’organisation de la 52ème session de la commission africaine des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. A quoi obéit une telle volonté dans la situation que nous connaissons.

Coulibaly G. L’organisation d’une session de la commission africaine des droits de l’homme est une opportunité de tourner tous les regards vers le pays qui organise cette session. Nous pensons que les actions que nous menons sur le terrain sont certainement porteurs mais qui ne sont pas suffisantes parce que nous avons dit, faute de moyens, nous ne pouvons pas faire toutes les 31 régions de la Côte d’Ivoire pour que le monde soit focalisé là-dessus. Mais le fait de recevoir toute la commission africaine en Côte d’Ivoire à l’occasion de son 25ème anniversaire, c’est clair que le monde va en parler en Côte d’Ivoire. Ça va focaliser l’actualité et par la même occasion ça va nous permettre de sensibiliser au maximum. Ça c’est l’aspect populaire. Tout le monde saura qu’il y a quelque chose qu’on appelle droits de l’homme en Afrique et que tout ça est en Côte d’Ivoire aujourd’hui. Déjà, quand quelqu’un veut agir, il va se dire attention c’est d’ailleurs la période où il y a les droits de l’homme, il faut qu’on y prenne garde parce qu’il y a beaucoup de regards. Je crois que ça va contribuer à nettoyer les reliquats de violations parce que les gens auront conscience. Deuxièmement, vous savez que nous avons des Ongs en matière de droits de l’homme en Côte d’Ivoire et vous savez que c’est par la confrontation, par le frottement que l’on s’enrichit dans de telles circonstances. Nous voulons prêter main forte à nos Ongs qui ont beaucoup souffert de la non prise en conscience par les gouvernants et par l’ensemble des populations. Quand ces Ongs verront comment les autres présentent les rapports, comment ils travaillent, parce ce que j’estime qu’elles seront présentes pour suivre les travaux. Beaucoup n’ont pas les moyens d’aller dans des pays pour voir comment ça se fait. Quand nous leur apportons cela, nous espérons qu’à l’issue de cette 52ième session, nos Ongs seront plus performantes en matière des droits de l’homme. Elles auront confronté leurs idées, elles auront vu l’expérience des autres, elles auront peut-être développé des chaînes d’amitié qui leur permettront d’avoir les moyens de leur action. Ça c’est au niveau de la société civile. Le troisième aspect dans une telle organisation, c’est bien entendu, l’image du pays. Je pense que si nous acceptons cette session, nous prenons sur nous en même temps l’engagement d’honorer les idéaux de cette session parce qu’il ne s’agira pas de faire la session pour la festivité et de ne pas ensuite suivre ce qui se fait en matière de droits de l’homme. Donc nous pensons que ce sera un ola, une première page, parce que le thème de cette session, « paix et réconciliation en Afrique » est pathétique pour la Côte d’Ivoire parce que c’est de cela que nous avons besoin. C’est pourquoi nous allons former la presse pour que lorsque ceux-ci seront là, la presse ait les arguments et les questions pour s’enrichir et peut-être développer un réseau de journalistes en matière de droits de l’homme. Donc nous devons vous former avant, nous allons le faire pour que lorsque vous aurez toute cette commission vous sachiez quelles sont les questions il faut poser, intelligentes bien entendu, puisque vous aurez une bonne perception de la chose et tout ça, nous pensons qu’au sortir de là nous aurons fait quelque chose d’utile. Notre mission en Côte d’Ivoire au niveau du gouvernement, c’est de faire les choses utiles pour le pays.

Vos vœux pour les Ivoiriens.

Coulibaly G. Je souhaite que les Ivoiriens s’aiment davantage, embrassent l’amour davantage. Je souhaite pour les Ivoiriens la paix qui vient après l’amour quand on s’aime, on s’évertue à ne pas se choquer, à ne pas se faire de la peine, donc on est dans une forme d’osmose de paix. Je souhaite pour les Ivoiriens un développement de tout le pays et nous allons nous y atteler. Je crois que le chef de l’Etat s’y est engagé et je souhaite pour les Ivoiriens la justice, enfin, parce que sans justice rien n’est possible dans un pays, tant pour les investisseurs, tant pour les citoyens ordinaires. La justice, en mon sens, c’est la clé de voute de la vie en commun. Donc, je souhaite qu’en Côte d’Ivoire les juges fassent preuve de beaucoup de responsabilité afin de favoriser la cohésion sociale.

CÉSAR DJEDJE MEL in Linfodrome

Wed, 11 Jul 2012 01:20:00 +0200

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